L'âge est une question cruciale pour ces demandeurs d'asile. S'ils déposent leur demande avant leurs 18 ans, ils ont le droit d'être scolarisés et leurs chances d'obtenir un droit de résidence sont bien plus élevées. Or un grand nombre d'entre eux ne possèdent pas les documents leur permettant de certifier leur date de naissance.
Début mai, la Suède avait rétabli l'examen médical pour déterminer l'âge des migrants enregistrés comme demandeurs d'asile depuis le 1er février, après l'avoir complètement supprimé en 2015 faute de moyens.
Cet examen est facultatif et ne concerne que les personnes pour lesquelles un doute existe, mais le demandeur d'asile qui le refuse risque de voir son dossier jugé moins favorablement.
Selon l'Autorité de la médecine légale, sur les 581 premiers examens médicaux menés à la demande de l'Office national des migrations, 76% "laissent supposer que la personne a 18 ans ou plus", et 24% "que la personne a moins de 18 ans".
"L'avis ne fixe pas l'âge exact d'une personne mais estime si la personne a plus ou moins de 18 ans", a précisé l'agence.
Le parti d'extrême droite des Démocrates de Suède a réagi en publiant sur Twitter une vidéo d'un de ses députés affirmant devant le Parlement en 2011 que "dans de nombreux cas" les demandeurs mineurs "mentent sur leur âge". "Les Démocrates de Suède avaient raison", a clamé ce parti.
Pour l'Office des migrations en revanche, la cohorte des demandeurs d'asile concernés par ces examens n'est absolument pas représentative.
"Si tous les (enfants) non accompagnés avaient subi un examen médical pour déterminer leur âge, les résultats auraient été probablement différents et montré une courbe fortement inverse" avec une majorité de mineurs, a indiqué un responsable de l'office, Daniel Salehi, à l'agence TT.
Sur les plus de 45.000 mineurs non accompagnés qui ont demandé l'asile en Suède depuis début 2014, 57% sont Afghans, 12% Syriens, 8% Somaliens et 8% Érythréens. La grande majorité sont des garçons.
Les médecins déterminent l'âge probable à l'aide de radios de la dentition et d'une IRM des articulations du genou.
Avec AFP