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Les médias du Nigeria en guerre contre la désinformation


Une Nigériane accédant à Twitter sur son smartphone à Lagos ( 29 octobre 2018)
Une Nigériane accédant à Twitter sur son smartphone à Lagos ( 29 octobre 2018)

Le grand public peut maintenant directement demander aux journalistes de se pencher sur telle ou telle nouvelle grâce à un numéro Whatsapp ou sur le site internet www.crosschecknigeria.org.

Une quinzaine de médias au Nigeria ont lancé mercredi un programme commun de lutte contre la désinformation avant la présidentielle de février. Le projet CrossCheck Nigeria ambitionne de permettre aux médias habituellement concurrents de travailler ensemble pour réfuter les fausses informations affluant sur les réseaux sociaux.

Le grand public peut ainsi demander aux journalistes de se pencher sur une information via un numéro Whatsapp ou sur www.crosschecknigeria.org, et les médias publieront les résultats de leurs recherches.

L'initiative est menée en collaboration avec le Centre international du journalisme d'enquête (ICIR) d'Abuja et First Draft, une ONG britannique de lutte contre la désinformation dans le monde.

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Pour le directeur exécutif d'ICIR, Dayo Aiyetan, Facebook, Twitter et WhatsApp sont devenus "des moyens pour les politiciens de répandre des informations erronées, des rumeurs et des mensonges".

"Les médias ont la responsabilité de vérifier les informations diffusées sur les réseaux sociaux pour s'assurer de leur véracité", a-t-il ajouté lors de la journée de lancement du projet à Lagos.

-Fausses allégations sur les réseaux sociaux-

Les Nigérians se rendent aux urnes en février pour élire leur président, députés et gouverneurs. Le chef de l'Etat Muhammadu Buhari est candidat à sa propre succession et affrontera l'homme d'affaires et ancien vice-président Atiku Abubakar.

Dans ce pays, les fausses informations se propagent comme une trainée de poudre sur les 140 millions de téléphones portables que compte le pays, selon les chiffres de la Nigerian Communications Commission de 2017.

Récemment, les réseaux sociaux se sont emparés d'une rumeur selon laquelle le président Buhari n'avait pas survécu à la maladie pour laquelle il était parti se soigner en 2017 et aurait été "cloné" ou "remplacé" par un sosie originaire du Soudan.

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Cette désinformation était issue du groupe séparatiste biafrais et "dans le sud-est du Nigeria, énormément de gens croient en cette rumeur", confiaient les journalistes présents lors du lancement de CrossCheck.

Devant l'urgence et les violences que de telles rumeurs peuvent engendrer, "ce n'est pas le moment d'être en compétition", a expliqué Martins Oloja, rédacteur en chef au quotidien local du Guardian Nigeria.

Un projet similaire a été mené en France et au Brésil avant leur élection présidentielle.

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