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Les naufrages se multiplient au large de la Libye


Des migrants secourus par des membres de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, le 6 mai 2018.
Des migrants secourus par des membres de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, le 6 mai 2018.

Mardi, un nouveau naufrage est venu rappeler ces drames humains de l'immigration clandestine. Au moins sept personnes, dont deux enfants, ont péri et 123 autres ont été secourues, après que leur embarcation a coulé non loin des côtes libyennes.

Les corps des cinq migrants qui étaient morts à l'arrivée des secours, n'ont pas pu être repêchés, a indiqué le capitaine d'un navire de la marine libyenne, Rami Ghommeidh. Deux enfants ont été retrouvés sans vie sur l'embarcation, a-t-il ajouté sans être en mesure de fournir davantage de détails.

>> Lire aussi : Une soixantaine de disparus dans un nouveau naufrage en Méditerranée

Dimanche, 63 migrants sont portés disparus en mer et 41 migrants ont pu être sauvés parce qu'ils portaient des gilets de sauvetage. Les rescapés ont indiqué que 104 personnes étaient à bord de l'embarcation qui a coulé au large de Garaboulli, à 50 km à l'est de Tripoli.

Cette région est devenue depuis quelques mois le principal point de départ de canots pneumatiques surchargés de migrants qui veulent tenter la périlleuse traversée de la Méditerranée vers l'Italie, distante de quelque 300 km.

Et vendredi, les corps de trois bébés ont été repêchés dans la même zone, tandis qu'une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, ont été portées disparues. Seulement 16 migrants ont pu être sauvés.

Le bilan des derniers jours, porte à 1.000 le nombre de morts en Méditerranée en 2018, a déploré lundi l'Organisation internationale des migrations (OIM).

Face à la multiplication des drames, les gardes-côtes libyens affirment ne pas disposer de moyens suffisants pour faire face à ces flux de migrants, et disent ne disposer que de 4 "vieux" navires prêtés par l'Italie.

Lundi, le gouvernement italien a annoncé qu'il allait leur offrir 12 vedettes, d'un coût de 2,5 millions d'euros, pour les aider à mieux lutter contre les tentatives des migrants de rejoindre l'Italie.

"Nous sommes conscients que cela ne suffit pas et qu'il faut travailler pour stabiliser le scénario, renforcer l'Etat de droit et la protection de la dignité des personnes sur le territoire de l'Etat libyen naissant", a commenté le ministre italien des Transports et des Infrastructures, Danilo Toninelli.

"Le nombre de morts en mer au large des côtes libyennes augmente de façon alarmante", a mis en garde lundi Othman Belbeisi, chef de mission de l'OIM en Libye.

"Les trafiquants exploitent le désespoir des migrants avant que l'Europe ne réprime les traversées méditerranéennes", a-t-il dit dans un communiqué.

Vendredi, après des semaines de tension maximale, les dirigeants de l'Union européenne sont parvenus à un compromis qui propose la création de "plateformes de débarquements" de migrants en dehors de l'UE pour dissuader les traversées de la Méditerranée.

Pour des analystes, cet accord permet de sauver la face à plusieurs leaders en première ligne face à l'afflux de migrants, mais reste flou et ne comporte pas suffisamment d'engagements concrets pour régler cette question.

La semaine dernière, Le porte-parole de la marine libyenne, le général Ayoub Kacem a prévenu que les passeurs avaient donné un coup d'accélérateur aux départs, craignant la fermeture des frontières européennes, après que Rome a interdit l'accès à ses ports des bateaux d'ONG.

Plus de 1.000 migrants ont en outre été secourus ou interceptés par les garde-côtes libyens depuis vendredi. Les rescapés ont été conduits vers des centres de détention où ils croupissent avec des milliers d'autres dans des conditions difficiles, en attendant leur éventuel rapatriement.

L'OIM mène un programme de "retour de volontaire" qui a permis le rapatriement de 9.000 migrants de Libye durant les six premiers mois de 2018, selon Jomaa Ben Hassan, coordinateur de ce programme à Tripoli.

Cette organisation a rapatrié près de 20.000 migrants en 2017.

Du temps du dictateur Mouammar Kadhafi renversé et tué en 2011, des milliers de migrants traversaient les frontières sud de la Libye longues de 5.000 km, notamment pour tenter la traversée de la Méditerranée vers l'Europe.

La situation a empiré après la chute du dictateur, les passeurs profitant du chaos qui règne en Libye pour envoyer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l'Italie.

Avec AFP

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