Neuf mois après le déclenchement de la crise électorale le 4 avril dernier, les ONG estiment que les arrestations arbitraires et la torture sont en perpétuelle augmentation dans le pays.
La période chaude des élections est pourtant passée, mais les activistes des droits de l’homme continuent d’enregistrer de nombreux cas de violations.
Pour le président de l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC), une ONG congolaise, en neuf mois, depuis la crise électorale, la torture et les enlèvements sont au top dans le pays.
Loamba Moke détient même des images des victimes de ces violences. "Nous les avons protégées afin de montrer comment les populations subissent la torture", a indiqué M. Loamba Moke.
Le président de l’ADHUC a également déploré des arrestations arbitraires. "Ce ne sont même plus des arrestations, mais des enlèvements qui s’opèrent tard dans la nuit, et de façon permanente. Cela est contraire à notre législation nationale", a-t-il dénoncé.
Mais, les autorités ont estimé que toutes ces allégations ne sont que de la pure "critique stérile" savamment entretenue par les "pamphlétaires en matière des droits de l’homme, au service de leurs lobbys étrangers".
Le ministre de la Justice et des droits humains, Pierre Mabiala a plutôt affirmé que le Congo était engagé sur la voie du respect des droits de l’homme.
"Le temps des critiques stériles des pamphlétaires en matière des droits de l’homme est révolu au Congo. Le Congo travaille et avance", a assuré le ministre Mabiala, indiquant que les défenseurs des droits de l’homme jouissent bien de mêmes libertés d’expression et d’association que les autres citoyens.
Mais pourtant, le directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) Trésor Nzila Kendet est resté convaincu que le ministre ignore la réalité.
"Il a raison en tant que membre du gouvernement de tout nier, mais il a tord d’ignorer la réalité. Des arrestations arbitraires, des tortures, même pour des faits politiques, sont en hausse dans le pays depuis la fin des élections", a déclaré M. Nzila Kendet.
Dix mois après l’élection présidentielle, certains Brazzavillois se disent toujours inquiets pour leur sécurité. Récemment, c’est Franck Euloge Mpassi, porte-parole du pasteur Ntumi, qui a été pris dans son quartier de Mayanga, au sud de Brazzaville. Sa famille est toujours sans nouvelle depuis cette disparition.
Ngouela Ngoussou, à Brazzaville