Le groupe des pays arabes à l'ONU va s'efforcer de bloquer l'adoption par le Conseil de sécurité d'une déclaration soutenant le récent rapport du Quartette sur le Proche-Orient, a indiqué mardi le représentant palestinien à l'ONU Ryad Mansour.
S'adressant à la presse en marge d'un débat au Conseil sur le rapport, M. Mansour a expliqué que lors d'une récente réunion du groupe arabe, l'Egypte --qui représente le groupe au Conseil-- avait été chargée de bloquer une telle déclaration, proposée par les Etats-Unis et en cours de négociation.
L'Egypte a pour mission "de ne pas laisser adopter une déclaration saluant et entérinant les recommandations" du rapport.
Tout au plus, a-t-il suggéré, les Palestiniens pourraient-ils accepter une déclaration "prenant note" simplement du rapport et soutenant le plan de paix arabe de 2002 et l'initiative française. Celle-ci consiste à convoquer une conférence internationale pour tenter de relancer des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens au point mort depuis avril 2014.
Dans son rapport, le Quartette (Union Européenne, Russie, Etats-Unis et Nations unies) a exhorté Israéliens et Palestiniens à renoncer respectivement à la colonisation et à la violence, qui minent selon lui les chances de paix et d'une solution à deux Etats.
Ce document, qui a pour objectif de relancer le processus de paix, a été d'emblée critiqué des deux côtés.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ainsi estimé que ce rapport "perpétuait le mythe que les constructions israéliennes en Cisjordanie sont un obstacle à la paix", tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé au Conseil de sécurité de rejeter les conclusions du Quartette.
M. Mansour a suggéré que les recommandations concernant la colonisation israélienne en Cisjordanie avaient été édulcorées dans le texte final par un "très puissant" membre du Quartette, faisant allusion aux Etats-Unis.
En ouvrant la séance du Conseil, le secrétaire général Ban Ki-moon a appelé à "soutenir les efforts du Quartette", estimant qu'il "est grand temps pour les parties d'agir pour construire cet avenir" de paix.
L'ambassadeur israélien Danny Danon a réaffirmé que seules des négociations directes pouvaient mener à la paix.
"Les initiatives internationales qui cherchent à imposer une solution aux deux camps envoient le mauvais message", a-t-il dit, estimant que de telles initiatives encouragent les Palestiniens à soutenir la violence et à "refuser de parler à Israël".
Mais selon M. Mansour, des années de négociations ont conduit les Palestiniens "de mal en pis" et ils n'ont pas l'intention "de refaire la même chose".
Avec AFP