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Les pénuries d'eau potable continuent à sévir en Côte d'Ivoire


Le quartier de Micao subit quotidiennement les conséquences des pénuries d'eau à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 18 mars 2017. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)
Le quartier de Micao subit quotidiennement les conséquences des pénuries d'eau à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 18 mars 2017. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)

En Côte d'Ivoire, les pénuries d’eau potable sont monnaies courantes depuis quelques temps dans la capitale économique ivoirienne. Dans la commune de Yopougon, dans les rues du quartier Micao, la pénurie frappe sévèrement.

La route qui mène au quartier Micao est difficilement praticable. Le bitume prend fin avec la zone industrielle. C’est une route boueuse qui nous conduit dans ce quartier ou vivent plus de 10 000 personnes.

Il ya quelques jours, les femmes de cette cité sont descendues dans les rues pour crier leur ras-le-bol face à la pénurie d’eau qui affecte leur quotidien.

Reportage de Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan pour VOA Afrique
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Rokia Soro, commerçante, résume ici la détresse des habitants de Micao.

"Les femmes ont manifesté pour avoir de l’eau, rien que de l’eau à boire. Il n’y a pas d’eau ici. Voyez la situation des nourrices, de toutes ces femmes, à force de charger des bidons d’eau sur la tête, nous sommes devenues musclées. Il fait très chaud, nous sommes obligées de veiller les nuits pour espérer avoir un peu d’eau sous le robinet".

Il fait très chaud, nous sommes obligées de veiller les nuits pour espérer avoir un peu d’eau sous le robinet"
Rokia Soro, commerçante à Micao

Jacques Silué est étudiant et ne dit pas autre chose :

"Nous prenons un bidon de 20 litres pour trois personnes. Celui qui se lave le matin doit attendre le lendemain matin pour se laver une nouvelle fois. Nous pouvons attendre toute une nuit dans l’espoir d’avoir un peu de d’eau. Une attente qui peut souvent s’avérer vaine".

Assise non loin de Jacques, Ruth Konan acquiesce de la tête avant d’ajouter, "nous passons les nuits à attendre l’eau et le matin il faut vaquer à nos occupations. C’est vraiment dur tout cela... Et il faut porter les bidons d’eau sur la tête".

Ces pénuries d’eau, qui rendent la vie difficile à Yopougon Micao, ne datent pas d’aujourd’hui selon Georges Kouadio, l’un des responsables du quartier : "Nous sommes face a cette situation depuis 2008. Nous avons entrepris toutes les démarches pour que cela change. Nous sommes obligés d’acheter de l’eau ailleurs avec des revendeurs."

Le quartier de Micao subit quotidiennement les conséquences des pénuries d'eau à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 18 mars 2017. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)
Le quartier de Micao subit quotidiennement les conséquences des pénuries d'eau à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 18 mars 2017. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)

Face a ce manque d’eau dans les robinets, les habitants de Micao disent s’en remettre au ciel.

"C’est Dieu qui nous donne de l’eau ici. Quand il pleut ici nous sommes heureux. Mais il ne pleut pas tout le temps et c’est dur", confie Rokia Soro.

C’est Dieu qui nous donne de l’eau ici. Quand il pleut ici nous sommes heureux. Mais il ne pleut pas tout le temps et c’est dur."
Rokia Soro

Pour atténuer le calvaire des habitants, des camions citernes ont été immobilisés dans le quartier pendant plusieurs jours en vue de fournir de l’eau potable.

La situation s’est beaucoup améliorée. L’eau coule à nouveau dans les robinets et les habitants de Yopougon Micao espèrent que cela va durer le plus longtemps possible.

Pour la Sodeci, la société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire, ces pénuries d’eau sont dues à des problèmes de distribution et non à un déficit en eau potable.

Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan

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