M. Gbagbo est jugé pour des crimes contre l'humanité présumés commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait des milliers de morts en Côte d'Ivoire. Il est le premier ancien chef d'Etat à avoir été remis à la CPI, qui siège à La Haye.
Les audiences devant la Cour sur la demande d'acquittement étaient prévues jusqu'à vendredi. Lors de l'ouverture des plaidoiries mercredi, la défense a formulé le souhait de bénéficier d'un délai afin de "pouvoir répondre à tous les arguments de l'accusation".
Après plus de deux ans de procès, la défense estime que les éléments de l'accusation sont "insuffisants" pour prouver les charges "au-delà de tout doute raisonnable" et réclame un non-lieu total.
Les demandes sont similaires dans le camp de la défense de Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à l'ancien président. M. Blé Goudé aurait été à la tête d'hommes ayant tué et violé des centaines de personnes dans le but de maintenir Laurent Gbagbo à la tête du pays.
"Nous sommes confrontés à un rapport de la réponse de l'accusation de près de 1.100 pages (...), et aux 1.500 pages des transcripts des audiences depuis lundi", a indiqué Geert-Jan Knoops, avocat de M. Blé Goudé.
"Si nous devons passer en revue et dans les détails les transcripts de ces derniers jours, dans lesquels nous constaterons un certain nombre d'incohérences, nous aurons besoin de jours supplémentaires", a-t-il ajouté.
Le juge Cuno Tarfusser a répondu favorablement à la demande à laquelle "s'est associé" l'avocat de Laurent Gbagbo, Emmanuel Altit.
"Les audiences reprendront le 12 novembre et se tiendront jusqu'au 20 novembre", a déclaré le juge.
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains. Tous deux ont plaidé non coupable.
Les violences en Côte d'Ivoire ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois, entre décembre 2010 et avril 2011, durant une crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle.
Avec AFP