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Les pourparlers sur la Syrie s'ouvrent à Genève sans l'opposition


Des habitants de Maaret al-Numan dans la province d'Idlib, Syrie, 12 janvier 2016
Des habitants de Maaret al-Numan dans la province d'Idlib, Syrie, 12 janvier 2016

L'opposition syrienne, réunie à Ryad, refuse d'y participer si ses conditions ne sont pas satisfaites, malgré les exhortations de l'ONU et des Etats-Unis.

Réuni dans la capitale saoudienne, l'essentiel des groupes de l'opposition a posé des conditions préalables avant toute participation à cette nouvelle session de pourparlers indirects sous l'égide de l'ONU.

"Nous ne serons pas à Genève. Nous pourrions nous y rendre, mais nous n'entrerons pas dans la salle des négociations si nos demandes humanitaires ne sont pas satisfaites", a déclaré Riad Hijab, le coordinateur du Haut comité des négociations (HCN), sur la chaîne de télévision Al-Arabiya.

"L'opposition est disposée à se rendre à Genève si des mesures sont prises" pour un arrêt des bombardements des zones civiles et un accès aux localités assiégées, a précisé M. Hijab, rappelant que ces mesures sont prévues par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU.

Peu auparavant, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lancé dans message vidéo un vibrant appel au peuple syrien. "Maintenant, on a besoin de vous entendre interpeller les délégations à la conférence et leur dire qu'ils ne peuvent pas manquer cette occasion", a déclaré l'émissaire.

"Vous avez vu suffisamment de conférences. Celle-ci ne peut pas échouer", a lancé M. de Mistura, en référence à de précédentes réunions organisées depuis le début du conflit en mars 2011 et qui ont toutes échoué.

Après l'annonce du refus des groupes réunis à Ryad, les Etats-Unis, tout en qualifiant de "légitimes" leurs demandes dans le domaine humanitaire, les ont exhortés à se rendre quand même à la table des négociations.

"Il s'agit d'une opportunité vraiment historique pour eux d'aller à Genève pour proposer des moyens sérieux, pratiques d'instaurer un cessez-le-feu et d'autres mesures pour créer de la confiance", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner. "Et nous continuons de penser qu'ils devraient la saisir sans conditions préalables", a-t-il dit.

A Genève, la porte-parole des Nations unies pour les pourparlers, Khawla Matar, a affirmé plus tôt que l'ONU maintenait à vendredi le lancement des discussions.

Des représentants du régime de Damas sont justement arrivés vendredi à Genève. La délégation emmenée par l'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar al-Jaafari comprend seize personnes, dont deux parlementaires et des diplomates. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, supervisera les pourparlers depuis Damas.

La délégation du régime de Bachar al-Assad doit rencontrer vendredi après-midi l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, selon une porte-parole de l'ONU.

Cet entretien donnera le coup d'envoi d'un dialogue prévu pour durer six mois et qui doit être mené de manière "indirecte", c'est-à-dire que les parties discuteront séparément avec M. de Mistura qui fera la navette entre elles.

La communauté internationale compte sur les pourparlers de Genève pour trouver une solution politique à un conflit qui a fait depuis 2011 plus de 260.000 morts et déplacé des millions de personnes.

Elle y voit aussi un moyen de concentrer les forces sur la lutte contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.

Avec AFP

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