"Considérant d'une part les droits et obligations des parents à l'égard" de leur famille, "d'autre part l'incompatibilité de la charge de +père de famille+ avec le ministère et la vie sacerdotale en régime catholique romain, nous demandons à tout prêtre (...) ayant un enfant d'aller s'en occuper complètement et pour ce faire de solliciter la dispense des obligations sacerdotales auprès du Saint-père", écrivent les évêques de la Cenco.
"Dans le cas où le prêtre avec descendance résisterait et ne voudrait pas demander la dispense des obligations cléricales", il reviendrait à l'évêque de "présenter le cas au Saint-siège pour la peine maximale de renvoi de l'état clérical", ajoute ce document de 19 pages, signé par les évêques des 47 diocèses de la RDC.
Intitulée "A l'école de Jésus-Christ. Pour une vie sacerdotale authentique", cette exhortation "aux prêtres sur la chasteté sacerdotale et sur les droits des enfants et des personnes vulnérables" est datée du 3 mars.
Il s'agit de "briser le silence" par rapport à une expérience douloureuse que vivent les enfants nés de ces unions, écrit la Cenco, en rappelant qu'au sein de la société congolaise, les personnes nées d'une relation entre une femme et un prêtre "sont stigmatisées comme 'fruits du péché'". "Nous avons l'obligation morale de reconnaître que ces personnes existent et souffrent dans le silence", ajoute-t-elle.
Parmi les difficultés liées à la pratique de la chasteté, les évêques évoquent entre autres "le mouvement de la liberté sexuelle qui se mondialise", "les pesanteurs culturelles dans certains milieux qui ne connaissent pas d'interdit sur le plan sexuel". Les évêques disent par ailleurs leur "joie" de constater que de "nombreux" prêtres vivent "fidèlement [leurs] engagements sacerdotaux".
Cette exhortation épiscopale intervient à quelques semaines de la visite (du 2 au 5 juillet) du pape François en RDC, pays laïc où l’Église catholique revendique 40% de la population.