Que pensez-vous des propos du président Ahmad sur l'organisation de la CAN 2019 et l'impréparation du Cameroun ? Ils ont provoqué une polémique à Yaoundé.
Constant Omari : "Cette polémique touche à sa fin. Le président Ahmad a soulevé un problème sur la base d’informations émanant du Cameroun faisant état des inquiétudes liées aux travaux préparatoires de la CAN 2019. Il a émis des réserves sur cette organisation et, depuis, les gens ont repris sérieusement les travaux. Il y a eu un sursaut. L’essentiel, pour nous, c'est la bonne organisation de cette CAN."
Que pensez-vous des propos de Joseph-Antoine Bell, membre du comité de préparation de la CAN 2019 ? Sur VOA Afrique, il met en garde la CAF contre de possibles poursuites judiciaires si la CAN est retirée au Cameroun ?
Constant Omari : "Je ne veux pas polémiquer. La CAF ne vise que l'organisation d'une compétition dans les meilleures conditions pour les joueurs. C'est pour cela que le cahier des charges prévoit l'amélioration des stades, la qualité des hôtels, des terrains d'entrainement et de la production télé. C'est ce qui compte. Je ne pense pas qu'en mettant cela en exergue, on vise autre chose que la meilleure CAN possible. Nous comprenons l'aspect émotionnel de ces déclarations mais ne souhaitons as les commenter."
Les Camerounais disent que jamais une compétition n’a été retirée à un pays organisateur 22 mois avant. Que répondez-vous ?
Constant Omari : "La CAF a déjà retiré à Madagascar une compétition. La CAF a tiré les conséquences du retrait du Maroc à l’organisation de la CAN 2015. On ne peut pas utiliser ces arguments émotionnels. Aujourd’hui, restons dans le pragmatisme."
Comment expliquez-vous que le passage de 16 à 24 équipes se fasse aussi rapidement ?
Constant Omari : "Il faut d’abord tenir compte de l’émergence de nouveaux pays du football sur le continent. De plus, il y a l’aspect marketing et commercial de cette compétition. En d’autres termes, passer à 24 équipes, cela va générer plus de revenus. Ces revenus seront redistribués aux fédérations, au football africain. Il faut donner la chance à beaucoup plus de pays africains de participer à cette fête du football. On ne peut pas se cramponner à une CAN à 8 ou 16 équipes. Nous avons 54 pays en Afrique. La FIFA entrevoit de passer de 24 à 48. Il nous faut, nous-aussi, nous adapter. Ce sont des exigences élémentaires, pas un nouveau scandale à la CAF. Cela va aussi tirer le foot africain vers le haut."
Pourquoi une mise en œuvre si rapide ?
Constant Omari : "Ce n’est pas un problème de temps. Les éliminatoires viennent de démarrer. Nous ne sommes pas à un tel niveau d'avancement pour dire que les choses sont faussées. Le cahier de charges est émis par la CAF et il concerne toutes les associations nationales. A chacun de fournir un effort pour le développement du football africain."
Où en est la CAF de la recherche d’un nouveau secrétaire général ?
Constant Omari : "Nous avons chargé un cabinet de recrutement pour étudier les candidatures de secrétaire général el les secrétaires généraux adjoints. Il devra parler français, anglais et arabe puisque nous sommes basés en Egypte."
Qu'en est-il de la procédure engagée devant la justice égyptienne pour dénoncer le contrat des droits marketings et medias signée avec Lagardère Sports ?
Constant Omari : "Il faut être réaliste. Il y a un litige au niveau de la justice égyptienne et nous ne voulons pas influer avant la fin de cette procédure. Maintenant, avec la nouvelle donne, et les nouveaux éléments liés à l'accroissement de la CAN de 16 à 24 équipes, il est évident qu'il y aura une incidence. Nous approcherons alors nos amis pour discuter autour d'une table, dans un bon esprit de partenariat."
Vous êtes aussi membre du comité exécutif de la FIFA. Un an après la prise de pouvoir de Gianni Infantino, peut-on dire que la transparence et la bonne gestion règnent au sein du football mondial ?
Constant Omari : "Au regard de tout ce qui a été mis en place, et les audits à tous les niveaux de dépenses ou décisionnels, nous pensons que le maitre-mot aujourd’hui c’est effectivement la transparence. Elle porte ses fruits."
Propos recueillis par Nicolas Pinault