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Les républicains peinent à convaincre sur leur programme de santé


Le chef de la chambre des représentants, Paul Ryan, explique le contenu du programme de sante que les républicains proposent pour remplacer Obamacare, le 9 mars 2017.
Le chef de la chambre des représentants, Paul Ryan, explique le contenu du programme de sante que les républicains proposent pour remplacer Obamacare, le 9 mars 2017.

La majorité républicaine tangue à Washington, où le projet d'abrogation d'"Obamacare" est rejeté par un nombre croissant de parlementaires du parti de Donald Trump. Plusieurs s'inquiètent du nombre d'Américains pouvant perdre leur couverture maladie.

Tout Washington attendait avec impatience la publication prochaine d'un rapport du Bureau du budget du Congrès (CBO) calculant l'impact de l'American Health Care Act, la proposition de loi soutenue par le président américain et qui suit son chemin au Congrès.

La loi réduirait les aides publiques et supprimerait l'obligation universelle de s'assurer, dans le but de libéraliser un peu plus le marché privé de la couverture santé.

Si l'estimation du nombre de personnes risquant de perdre leur couverture était haute, de nombreux républicains modérés pourraient lâcher le texte, s'ajoutant à ceux de l'aile droite qui estiment que le projet ne va pas assez loin dans le désengagement de l'Etat.

Les estimations indépendantes sont d'au moins 15 millions de personnes, selon l'institut Brookings, ou entre 6 et 10 millions, selon Standard & Poors.

Cela effacerait une bonne partie des gains de la loi signée par Barack Obama en 2010, qui a permis à plus de 20 millions de personnes autrefois non assurées de gagner une couverture, faisant chuter leur proportion de 16% de la population à 9% en 2016.

Pour les chefs républicains, il y a urgence. Un échec serait catastrophique politiquement car cette abrogation est leur premier chantier législatif de 2017, symbolique de leur retour au pouvoir.

"Obamacare est en train d'imploser. C'est un désastre et 2017 sera la pire année de son existence. Les républicains vont se rassembler et sauver le système", a plaidé Donald Trump sur Twitter lundi, se référant à la hausse des coûts constatée dans le système existant.

"Combien de gens perdront leur couverture ?", a demandé dimanche un journaliste à Paul Ryan, le président républicain de la Chambre des représentants, le visage de la réforme.

"Je ne peux pas répondre à cette question", a répondu Paul Ryan. "Cela dépendra des gens (...) Les gens feront ce qu'ils veulent de leur vie, car nous croyons en la liberté individuelle dans ce pays".

L'argument des concepteurs de la réforme est que dans le futur système de santé, chacun agira comme un consommateur face à des produits d'assurance conçus par le marché, et non selon des directives étatiques. Selon eux les offres seront moins chères et plus adaptées.

"Ce n'est pas notre travail d'obliger les gens à faire ce qu'ils ne veulent pas faire", a dit Paul Ryan sur CBS.

La semaine dernière, Donald Trump aurait prédit en privé un "bain de sang" aux élections législatives de mi-mandat, en novembre 2018, si les républicains ne s'entendaient pas pour abroger "Obamacare". "Si nous ne tenons pas parole vis-à-vis des gens qui nous ont élus, effectivement", a confirmé Paul Ryan.

Le président Trump serait donc prêt à négocier avec les ailes gauche et droite de son parti, d'après ses collaborateurs.

"Il est prêt à accepter des améliorations", a dit son conseiller économique Gary Cohn sur Fox News dimanche.

Mais le calendrier fixé est serré. Après avoir été adopté par deux commissions la semaine dernière, le projet sera débattu cette semaine à la commission du Budget, avant son examen en plénière à la Chambre. En cas d'adoption, ce sera au tour du Sénat d'en débattre, où d'ores et déjà, il manque trop de voix républicaines.

"J'appelle mes amis de la Chambre des représentants à ne pas commettre de suicide politique en votant pour un texte qui n'est pas capable d'être adopté au Sénat", a déclaré dimanche le sénateur républicain de l'Arkansas Tom Cotton.

Cette étoile montante des conservateurs a prévenu qu'en agissant trop brusquement, les élus républicains risquaient "d'en subir les conséquences"... aux élections de 2018.

Avec AFP

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