Dans son rapport "L'utilisation des sanctions de l'ONU contre les violences sexuelles en zone de conflits", l'institut de Georgetown a souligné que les sanctions "pourraient et devraient être mieux utilisées pour prévenir et réprimer la violence sexuelle dans les conflits armés et lutter contre l'impunité des auteurs".
Le rapport a étudié des cas de violences sexuelles dans huit pays, dont sept en Afrique : la RDC, le Mali, la Centrafrique, le Soudan du Sud, le Soudan, la Libye et la Somalie.
Selon Sophie Huvé, l'auteure du rapport, "les violences sexuelles ont été vues pendant trop longtemps comme un dommage collatéral des conflits armés".
Elle poursuit : "or, il est très important de souligner que les violences sexuelles, surtout lorsqu'utilisées comme une arme de guerre, ne sont pas 'juste' un problème de droit des femmes, mais représente un problème de sécurité global".
L'Institut américain a pointé du doigt les "incohérences" des sanctions "entre les régimes", des "retards" et la faiblesse de leur mise en œuvre".
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Selon le rapport, "les sanctions offre un potentiel important - et encore largement inexploité - de promouvoir la protection des femmes contre la violence sexuelle dans les situations de conflit armé, et recommande au Conseil de sécurité et aux autres parties prenantes d'améliorer l'efficacité des sanctions".
Pour les experts, "le Conseil de sécurité devrait systématiquement et immédiatement incorporer la violence sexuelle en tant que critère indépendant lors de l'adoption d'un nouveau régime de sanctions, et ne devrait pas hésiter à énumérer les auteurs lorsqu'il existe des preuves répétées de leur comportement".
"Notre rapport est important car il met en avant un mécanisme qui existe depuis tout juste 10 ans, mais qui est encore largement sous-utilisé", souligne Sophie Huvé.