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Les soldats britanniques s'exercent à la guerre au Kenya


Des soldats traversent une route lors d'un exercice militaire de l'unité d'entraînement de l'armée britannique au Kenya (BATUK) avec les Forces de défense du Kenya (KDF) au ranch ol-Daiga, sur le plateau de Laikipia au Kenya, le 26 mars 2018.
Des soldats traversent une route lors d'un exercice militaire de l'unité d'entraînement de l'armée britannique au Kenya (BATUK) avec les Forces de défense du Kenya (KDF) au ranch ol-Daiga, sur le plateau de Laikipia au Kenya, le 26 mars 2018.

Sur les contreforts du Mont Kenya, les soldats britanniques avancent laborieusement dans la brousse à la lumière d'une demi-lune, passant rivières et escarpements, avant d'essuyer aux aurores des tirs nourris et des explosions de mortiers.

Plus d'un millier de militaires participent à cette simulation d'assaut, point d'orgue d'un entraînement de six semaines sur le plateau de Laikipia, dans le centre du Kenya, où de nombreux soldats de Sa Majesté se perfectionnent dans le maniement des armes et se forment aux manœuvres de combat avant d'être déployés, notamment en Afghanistan.

"C'est un des entraînements les plus difficiles que nous organisons", explique le général de brigade Nick Perry, soulignant que le but de la formation est de pousser les soldats dans leurs derniers retranchements, voire de leur faire vivre certains échecs. "C'est une mission difficile de combat de guerre, contre un ennemi impressionnant et bien équipé".

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"Le Kenya nous permet des exercices à grande échelle lors desquels l'infanterie, l'artillerie, le génie, les renseignements et la surveillance peuvent être testés ensemble", se réjouit le général Perry, ajoutant que la collaboration avec des forces étrangères peut également être travaillée grâce à la participation de 150 soldats kényans.

Seules les bases de Suffield au Canada et la plaine de Salisbury, dans le sud-est de l'Angleterre, permettent aux Britanniques de mener des exercices similaires, dit-il.

Contre-attaque

Tout commence de nuit, dans une clairière entourée d'arbustes épineux. Penché sur deux bâches de six mètres de côtés sur lesquelles des cartes ont été dessinées, le lieutenant-colonel Charlie Crowe détaille le plan de bataille et donne des instructions à chaque compagnie.

"Attendez-vous à ce que l'ennemi se batte, se replie et contre-attaque, donc qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que vous devez percer leurs lignes et les empêcher de se regrouper."

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La cible est un camp d'une dizaine de huttes en bois entouré de fils barbelés et d'un talus, défendu par 80 soldats aguerris du régiment du Duc de Lancaster. Des centaines de civils kényans ont également été engagés pour l'occasion, afin de rendre le scénario plus réaliste, pour jouer le rôle de miliciens ou de civils.

Car les autorités et la population locales ne semblent avoir gardé aucune rancune contre l'ancien colon, malgré l'âpre guerre d'indépendance menée dans les années 50. Hormis quelques interruptions, les Britanniques s'entraînent dans le centre du Kenya depuis plus de 70 ans.

"On fait partie du paysage ici", assure le colonel Nick Wood, qui commande l'unité de formation de l'armée britannique au Kenya (BATUK). Selon lui, la présence militaire britannique, en plus d'illustrer les liens diplomatiques entre les deux pays, rapporte environ 46 millions d'euros à l'économie kényane.

Génie militaire

Les soldats du génie militaire sont les premiers sollicités. Afin d'atteindre le territoire ennemi, plusieurs ponts doivent être construits, dont un de quatorze mètres qui doit permettre la traversée de véhicules. Grâce à des lunettes de vision de nuit, ils assemblent les différents éléments de la structure au rythme de jurons aussi créatifs que nombreux.

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Vers 06H00 du matin, alors que les soldats approchent les positions ennemies, c'est au son d'armes automatiques et explosions de mortiers que le soleil se lève sur le granit des collines de Lolldaiga.

Toutes les munitions sont à blanc, mais un système infrarouge installé sur les fusils couplé à des récepteurs placés sur les casques et gilets des soldats indique qui est touché, et donc blessé ou mort au combat.

Alourdis par leurs sacs à dos, leurs armes et munitions, les soldats suent à grosses gouttes sous le regard amusé des Kényans habitués au soleil de plomb.

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A quelques kilomètres de là, depuis trois tentes surmontées d'antennes, les officiers et formateurs suivent le déroulement des opérations sur des écrans où se déplacent des centaines de points couleur représentant chacun un soldat.

L'assaut est lent, ralenti par une approche difficile et de nombreuses pertes humaines, mais le camp ennemi est finalement pris en milieu de matinée. Et le lieutenant-colonel Crowe de dresser un bilan tout en nuance: "On a été mis à rude épreuve, et on a connu quelques échecs, mais on a beaucoup appris".

Avec AFP

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