Ces 13 suspects ont été inculpés en avril de "terrorisme, meurtre et vol aggravé" pour la mort de M. Kaweesi, abattu le 17 mars devant son domicile avec son garde du corps et son chauffeur par des hommes lourdement armés.
En arrivant au tribunal, certains d'entre eux ont montré des blessures et affirmé avoir été torturés en détention par la police.
Ahmad Senfuka Shaban, un enseignant de 30 ans, a enlevé sa chemise pour dévoiler des blessures, apparemment récentes, au dos, à la poitrine et au bras gauche.
Devant la cour, un des accusés a déclaré avoir été détenu au poste de police de Nalufenya, à environ 80 km de la capitale, et y avoir été torturé avec l'un de ses co-accusés.
A la fin de cette audience préliminaire, les accusés ont été emmenés par la police, devant leurs proches en pleurs. Abdul Hamid Senfuka Shaban a expliqué avoir eu le temps de parler brièvement à son frère Ahmad.
"Il a dit que la police lui avait versé dessus de l'eau bouillante, et de l'acide. Ils l'ont battu avec des câbles et lui ont passé du courant électrique sur les parties génitales", a déclaré à l'AFP ce mécanicien de 27 ans.
"Il est innocent. Il n'a rien à voir avec le meurtre de Kaweesi. Ils l'ont pris parce qu'il est musulman et qu'il y avait eu un désaccord dans la communauté au sujet de son école. Tout ce que nous pouvons faire, c'est prier, car on ne peut pas se battre contre le gouvernement", a-t-il lancé.
Interrogé par l'AFP sur ces accusations de torture, un porte-parole de la police, Asan Kasingye, a répondu: "Je n'ai pas cette information".
"Le juge a le pouvoir d'ordonner une enquête, mais sans ça, nous ne pouvons pas enquêter sur ces accusations car cela se passe devant le tribunal et pas la police", a-t-il expliqué.
Le juge a décidé de renvoyer les suspects dans la prison de haute sécurité de Luzira, en périphérie de la capitale, jusqu'à leur prochaine audition le 18 mai.
Membre influent de l'appareil sécuritaire du pays dirigé d'une main de fer par Yoweri Museveni depuis 1986, M. Kaweesi avait supervisé la brutale répression policière contre un mouvement de protestation de l'opposition en 2011, organisé après une nouvelle élection présidentielle controversée dans le pays.
Il était devenu le porte-parole de la police nationale en août 2016 et il était à ce titre une figure bien connue du public, apparaissant régulièrement dans les journaux télévisés et autres émissions d'informations.
Avec AFP