Les classes de l’enseignement primaire sont surpeuplées dans la plupart des établissements primaires au Burundi. Certaines classes comptent plus de 100 élèves, voire 150.
Les conséquences sur les résultats scolaires sont négatives.
A l’école fondamentale de Nyakabiga, au centre-ville de la capitale Bujumbura, une enseignante a jusque 130 élèves dans une seule classe. Le surnombre est dû au fait que sa collègue est en deuil. Elle prend donc en charge les élèves de la salle de classe voisine.
Sur un seul banc pupitre, les élèves de la classe de sixième s’assoient à quatre, au lieu de deux.
Certains copient les leçons et devoirs à même le sol.
"Ce n’est vraiment pas facile d'enseigner un effectif de plus de 130 ou 150 élèves. On ne peut pas les suivre. Il y a des élèves qui distraits pas," se lamente une institutrice.
"Normalement, on doit connaitre tous les élèves dans toutes les classes que l’on enseigne," rappelle-t-elle.
Maggy Nimbona, secrétaire exécutive du syndicat Synapes, le Syndicat national des travailleurs de l’enseignement fondamental, reconnaît également que des "classes pléthoriques ne favorisent pas l’enseignement adéquat pour les élèves".
"Les enseignants, les élèves et même l’école ont des problèmes parce que les enseignants ne peuvent pas avancer comme il faut, les enfants ne peuvent pas suivre les cours comme il le faut, et aussi l’école doit avoir un handicap car les réussites ne sont pas satisfaisantes," affirme-t-elle.
"L’État doit multiplier les écoles, mettre à la disposition suffisamment de matériels et recruter suffisamment des enseignants qualifiés là où il n'y en a pas," poursuit-elle.
Pour le Canapes, le Conseil national de l’enseignement secondaire, plus de 2,3 millions d'élèves fréquentent l’école primaire au Burundi, selon des statistiques fournies en 2015.
Le patron de ce syndicat, Emmanuel Mashandari, estime que le surnombre d'élèves dans les classes freine l'épanouissement de ceux-ci.
"C’est un boom qui est lié à la pression démographique que nous connaissons dans notre pays parce qu'au Burundi, nous avons un taux de fécondité de six points quatre enfants par femme," explique M. Mashabdari.
"On constate une évolution démographique de ce genre dans un petit comme le Burundi avec une évolution économique faible. La valeur d’un pays dépend de la qualité de ses citoyens. Deuxièmement, c’est un problème pour les enseignants," soutient-il.
Le patron du Canapés affirme aussi qu’il faut de nouvelles infrastructures écolières. Il suggère de construire en étage si les moyens sont disponibles.
Le porte-parole du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de la recherche scientifique,Edouard Juma , n’a pu être joint par VOA Afrique, mais dans un récent entretien, il a estimé que le Burundi a formé beaucoup d’enseignants qui peuvent dispenser des leçons au primaire et au secondaire sans beaucoup de problèmes.
M. Juma a également affirmé que beaucoup de classes ont été construites dans un passé récent et que d’autres seront prochainement construites.
Christophe Nkurunziza, correspondant à Bujumbura