Une porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE) a bien précisé que cette visite "ne constitue pas une légitimation, ni une reconnaissance" du régime qui a pris le pouvoir en août 2021 après vingt ans de guérilla et qui n'est pas reconnu par l'essentiel de la communauté internationale.
Selon l'agence de presse suisse ATS Keystone, la délégation afghane est menée par le mufti Latifullah Hakimi, un haut responsable du ministère de la Défense et qui dirige la Commission chargée d'identifier les abus au sein du mouvement.
"Une rencontre avec une délégation du DFAE, composée de représentants de la DDC (la direction du développement et de la coopération Ndlr), de la Division Paix et Droits de l’Homme et de la Division politique Asie et Pacifique est prévue cette semaine", a indiqué la porte-parole du ministère à l'AFP.
Des discussions avec les représentants d'autres Etats européens sont également prévues, indique encore ATS.
L'invitation a été lancée par l'Appel de Genève, selon l'agence ATS Keystone, une ONG qui cherche à renforcer l'application du droit international humanitaire (DIH) par les groupes armés non étatiques et qui est active depuis de nombreuses années en Afghanistan.
Sollicitée par l'AFP, l'Appel de Genève n'a pas donné suite.
"Les membres de la délégation auront des discussions autour de l’accès humanitaire aux populations dans le besoin, la protection des acteurs humanitaires et le respect des droits de l'Homme. La protection des enfants durant les conflits et la gestion des terrains contaminés par les mines sont aussi à l’agenda des colloques, qui se déroulent dans un cadre confidentiel", a précisé le ministère des Affaires étrangères.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé qu'une rencontre était prévue avec la délégation afghane.
"Ce dialogue est essentiel afin de remplir notre mission humanitaire strictement neutre et impartiale. Nous poursuivrons ce dialogue avec la délégation de haut niveau de l'IEA (Emirat islamique d'Afghanistan Ndlr) à Genève cette semaine et espérons des discussions constructives", a indiqué un porte-parole du CICR sollicité par l'AFP.