"L'Emirat Islamique", le nom qu'avaient donné les talibans à l'Afghanistan quand ils régnaient sur le pays entre 1996 et 2001, "est engagé dans l'accord signé avec l'Amérique", a déclaré Haibatullah Akhundzada dans un rare message écrit à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan.
Les talibans "appellent l'autre camp à respecter ses engagements et ne pas laisser passer cette opportunité cruciale", a-t-il poursuivi.
La mise en place de l'accord américano-taliban, signé le 29 février à Doha, mais non ratifié par le gouvernement afghan, "pourrait être un outil efficace pour mettre fin à la guerre" avec les Etats-Unis, a ajouté Haibatullah Akhundzada.
La parution de ce message intervient alors que l'Afghanistan connaît une forte recrudescence des violences depuis la signature de l'accord de Doha, qui prévoit le départ de toutes les troupes étrangères du pays d'ici l'été 2021.
Si les talibans ont cessé toute attaque contre les troupes de la coalition internationale, ils multiplient les assauts contre les forces de sécurité afghanes.
Kaboul a ainsi ordonné aux forces de sécurité de "reprendre leurs opérations (offensives, NDLR) contre l'ennemi", mises en pause depuis l'accord américano-taliban, après l'attaque la semaine dernière d'une maternité à Kaboul qui avait fait 24 morts.
Des responsables gouvernementaux ont fait état de 3.800 attaques talibanes depuis mars, qui ont fait plus de 1.300 morts et blessés.
La mission d'assistance onusienne en Afghanistan (Manua), dans un rapport paru mardi, a de son côté recensé 208 civils tués en avril par les talibans, un chiffre en hausse de 25% par rapport à avril 2019.
Les pertes civiles infligées par les forces de sécurité à la population ont de leur côté augmenté de 38% sur un an, avec 172 morts en avril, selon la Manua.