En signant un accord bilatéral avec les Etats-Unis fin février, les talibans se sont engagés avec réticence à empêcher Al-Qaïda d'utiliser l'Afghanistan comme un refuge d'où préparer des attentats.
Mais depuis, les talibans ont continué à coopérer avec la branche régionale du réseau responsable des attentats du 11-Septembre, Al-Qaïda dans le sous-continent indien (Aqis selon l'acronyme anglais), note le rapport du ministère américain de la Défense.
"Aqis apporte régulièrement son soutien et sa coopération à des combattants de base des talibans pour affaiblir le gouvernement afghan et il est dans son intérêt à long terme d'attaquer des forces américaines et occidentales dans la région", ajoute ce rapport semestriel publié à la demande du Congrès.
"Malgré les récents progrès dans le processus de paix, Aqis maintient des liens étroits avec les talibans en Afghanistan, vraisemblablement pour bénéficier d'une protection et de formation", poursuit le document.
Les membres du groupe d'origine encore en Afghanistan sont en mode de survie et ont délégué la direction régionale du réseau à Aqis, selon le rapport qui souligne que la coalition internationale "a réduit les capacités d'Aqis à mener des opérations en Afghanistan sans le soutien des talibans".
L'accord de Doha, signé le 29 février dernier, prévoit le départ de l'ensemble des forces étrangères d'Afghanistan d'ici le printemps 2021 en échange de garanties sécuritaires des talibans. Parmi celles-ci, les insurgés se sont engagés à ce que le pays ne puisse être utilisé comme refuge par des groupes extrémistes souhaitant frapper hors du territoire national.
Les Etats-Unis s'étaient engagés à ramener leurs effectifs de 12.000 à 8.600 hommes à la mi-juillet. Depuis, Washington a annoncé avoir retiré ses forces d'Afghanistan au niveau prévu par ce texte, soit 8.600 soldats.
Mais pour un retrait total, les talibans doivent notamment prouver qu'ils peuvent combattre al-Qaïda.