Dans le grand quartier populaire de Nyanya, un des tribunaux mobiles a été établi par les autorités pour faire respecter les mesures sanitaires pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Une équipe d’agents de sécurité et de magistrats s’occupe tous les jours de faire respecter les décisions du gouvernement.
"Aujourd’hui, nous avons jugés 25 personnes pour violations des mesures sanitaires. Ils n’ont pas respecté la distanciation sociale. Ils ont surchargé leurs véhicules. Ils ont pris plus de passagers que prévu", relate Yamussa Saïdu Mohammed, l'un des juges assignés à ce tribunal.
A lui seul, le tribunal mobile de Nyany effectue plus de 20 arrestations par jour depuis le début de ses opérations en mars. Plusieurs centaines de contrevenants ont été trainés devant ces tribunaux à travers le pays.
Selon les observateurs, ces tribunaux mobiles ont contribué durant les cinq derniers mois à sensibiliser une grande partie de la population à respecter les mesures sanitaires pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Les tribunaux mobiles ne sont pas prévus dans la constitution du Nigeria, ce qui suscite des murmures.
Mais pour l’avocat Ovo Otemu, leur mise en place est bien légale.
"Même s’ils ne sont pas créés par la constitution c’est statutaire et constitutionnel parce que la constitution donne le pouvoir au parlement de voter les lois", souligne-t-il. "Les tribunaux mobiles sont créés par une loi votée par le parlement. Donc ils sont légalement constitués", explique l'avocat.
Les magistrats de ces tribunaux mobiles ne peuvent infliger que des amendes ou des travaux d'intérêt général, comme le balayage des routes ou le ramassage des ordures, mais ils ne peuvent faire enfermer personne.