Finalement certains étudiants ont eu gain de cause après une large concertation entre leurs représentants et les responsables universitaires. C'est le cas à Dakar, qui abrite la plus grande université du pays avec près de 100.000 étudiants.
La proposition initiale était une reprise en trois phases dont la première devait concerner les étudiants de licence 3 et de Master 1. Mais la proposition a été rejetée par les représentants des étudiants.
Babacar Ndiaye dit Moukabaro, président de l'Amicale des étudiants de la Faculté de Sciences économiques et de gestion de l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar estime que le plan initial n'était pas ni cohérent ni à leur convenance.
"Avant tout, il fallait nous intégrer, nous associer sur ce plan de reprise, cela n’a pas été fait", déplore-t-il. "Tout ce qui se fait pour moi sans moi se fait contre moi", ajoute le leader du mouvement estudiantin.
Malgré leur désaccord et leur mécontentement, les étudiants ont préféré éviter l'argumentaire musclé des affrontements avec les forces de l'ordre. Les délégués des étudiants et les autorités universitaires ont donc trouvé un accord.
Seydou Aboul Diop, coordonnateur des amicales des écoles et instituts explique qu'ils ont rédigé un plan qu'ils ont soumis au recteur.
"Un accord a pu être trouvé entre les différentes parties et cet accord est plus large", se félicite-t-il.
Le représentant d'étudiants indique qu'ils ont pu "obtenir" un retour global des écoles et instituts, un retour global pour la faculté de médecine. Pour les facultés à gros effectifs comme la faculté de lettres avec ses 30.000 étudiants, il a été retenu que les spécificités puissent être "prises en compte" et qu’il y ait plus de "liberté" dans le choix des cohortes qui vont revenir.
Du côté du Centre des œuvres universitaires de Dakar, l'on se veut rassurant sur les conditions de la reprise. Mansour Ndoye, chef du département des services techniques, affirme qu'avec l'accord entre les autorités et les étudiants, tout devrait bien se passer. "Le 2 comme convenus il y a une partie des universités qui a repris", à savoir la Fastef et l'université Amadou Makhtar Mbow.
"Il y a les prestations qui se font là-bas correctement", souligne le responsable universitaire. Il indique par ailleurs que pour le reste de l'UCAD, "un accord a pu être trouvé entre le rectorat et les étudiants parce que le problème se trouvait à ce niveau".
Mansour Ndoye explique que l'assemblée de l'université avait délibéré pour une reprise le 1er, ce que certains étudiants n'avaient pas totalement accepté mais "heureusement" ils ont pu trouver un consensus et le 7 septembre 2020 est la date finalement retenue pour le retour de la cohorte qui a été ciblée.
Si le protocole de reprise est mis en place pour les Universités Cheikh Anta Diop de Dakar, l'université Amadou Makhtar Mbow et celle du Sine Saloum, d'autres universités du pays restent bloquées par le refus des étudiants.
À Saint-Louis, ils ont décrété un mot d'ordre de grève assorti d'un accès gratuit aux restaurants universitaires, une situation tendue à laquelle les autorités peinent pour le moment à trouver une solution.