Au Tchad, après deux mois de débrayage des enseignants qui a paralysé le système éducatif tchadien les élèves des cours préparatoires, collèges et lycées publics reprennent les cours sur toute l’étendue du territoire national ce lundi.
Le comité de crise du syndicat des enseignants du Tchad a suspendu la grève pour un mois pour permettre au niveau premier ministre chef du gouvernement Dr Succès Masra qui a entamé le dialogue avec ce comité de satisfaire sa revendication.
c'est donc un ouf de soulagement pour les élèves des établissements publics qui tournent en rond depuis deux mois.
"Si nous avons choisi que la première rencontre et la première institution, nous voulons avoir à l’issu du premier conseil des ministres y compris la volonté du président de transition qui a accepté d’élever le ministère de l'éducation au rang de premier des ministères, qui a accepté qu’on lui donne des moyens additionnels, et qui a accepté même que dans les économies que nous avons déjà faites en diminuant le nombre des ministres qu'une partie soit consacrée à l'éducation, il y a là des signes qui ne se trompent pas. Et donc c'est avec ces choses concrètes et avec cet engagement solide que je viens auprès de vous pour un vous demander que nous travaillions à remettre les enfants à l'école", a déclaré Succès Masra qui s’est rendu personnellement au siège du syndicat des enseignants du Tchad.
Un appel qui semble avoir un écho favorable. Le comité de crise qui joue le rôle provisoire du bureau national du SET, le syndicat des enseignants du Tchad dont les responsables ont été boudé par la base, convoque une réunion extraordinaire au quartier général du SET pour statuer sur les démarches entreprises par le premier ministre chef du gouvernement. Djérayom Boundo responsable d’un lycée de N’Djamena propose que mandat soit accordé au comité de crise de suspendre provisoirement la grève… Une proposition qui a suscité beaucoup de réactions.
Pour certains, il faut exiger le versement de salaires de plus de 6000 enseignants suspendus pendant cette période de grève avant la reprise des activités pédagogiques. Le président du comité de crise Djimhoudel Faustin tente de calmer ses camarades enseignants. Il indique que le premier ministre a même rassuré qu’il y a une enveloppe d'un milliards de FCFA disponible pour satisfaire graduellement leur revendication à partir de fin janvier.
S’agissant de la suspension de salaires des enseignants grévistes du mois de décembre, il informe que le gouvernement sortant a brandi un texte qui est caduque parce que lorsqu’un texte est en relecture, il ne s’appliquera pas mais le gouvernement est allé jusqu’au bout de sa logique en suspendant ce salaire.
Le gouvernement actuel a promis que les salaires suspendus seront versés aux ayants droits dans un brève délai. Le président de la fédération des parents d’élèves Bamaye Mamadou salue la décision responsable des enseignants de reprendre les activités. Toutefois il invite les deux parties à plus d’engagement et de sincérité.
"Pour tout pays au monde, l’école est un facteur de développement et de progrès. Mais au Tchad notre système éducatif est très fragile. Il n’y a pas une année ou une année sur deux sans grève tout simplement parce qu’on ne met pas les moyens. C’est un manque de volonté politique ou c’est la légèreté", s’interroge-t-il.
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