Plus de deux ans après avoir été chassé du pouvoir, l'ex-président centrafricain François Bozizé va rentrer d'exil pour se présenter à l'élection présidentielle prévue en octobre, a annoncé lundi le chef de file du Kwa Na Kwa, son parti politique.
Un retour de François Bozizé ne serait pas sans risque car l'ex-chef de l'Etat fait l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé par le gouvernement en 2013 pour crimes contre l'humanité et incitation au génocide; il est aussi visé par des sanctions des Nations unies.
François Bozizé a été renversé en mars 2013, après dix ans de pouvoir, par l'alliance rebelle musulmane Séléka. Il a trouvé refuge à l'époque au Cameroun et il partage aujourd'hui son temps entre le Kenya et l'Ouganda. Son éviction du pouvoir a ouvert une période d'instabilité et de violences en République centrafricaine, marquée entre autres par les attaques des milices chrétiennes "anti-balaka" visant les musulmans, ce qui a conduit à d'importants déplacements de population.
La France avait envoyé sur place plusieurs milliers de soldats à partir de la fin 2013 pour tenter de mettre fin aux violences. La force française Sangaris a aujourd'hui laissé la place à la Minusca, une mission des Nations unies. Bangui, la capitale, a connu un calme relatif ces derniers mois mais le pays connaît encore des violences sporadiques.
"Aucune campagne électorale ne peut être menée à distance, donc François Bozizé va rentrer au pays et nous ferons tout notre possible pour qu'il rentre", a déclaré Bertin Bea, le secrétaire général du Kwa Na Kwa. Il a ajouté s'entretenir régulièrement avec l'ex-président, âgé de 69 ans. Rien, sur le plan juridique, n'empêche François Bozizé de présenter sa candidature, a-t-il souligné, en estimant qu'il appartenait aux autorités de transition d'assurer la sécurité du futur candidat.
L'ancien Premier ministre de Bozizé Faustin Archange Touadera a annoncé sa candidature pour la présidentielle, dont le premier tour est prévu le 18 octobre. Un éventuel second tour aurait lieu le 22 novembre.