Six membres du personnel de l'ONU ont été libérés mais cinq autres, ainsi qu'une personne à leur charge, sont toujours détenus à Addis-Abeba, a déclaré jeudi à la presse le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.
Au moins 16 membres du personnel de l'ONU et des personnes à leur charge ont été arrêtés au début du mois, alors que des informations faisaient état d'arrestations massives de Tigréens.
"La poursuite du profilage ethnique ne peut que détériorer cette dynamique grave et peut conduire à une situation pour laquelle nous avons des précédents alarmants", a dénoncé Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la prévention du génocide.
Dans un communiqué de presse publié mercredi, Mme Nderitu a réitéré son inquiétude face à la "détérioration de la situation" en Éthiopie et a fermement condamné "l'intensification du profilage et des arrestations arbitraires de personnes appartenant à l'ethnie tigréenne, y compris des membres du personnel des Nations unies".
La police éthiopienne a toutefois nié avoir procédé à des arrestations pour des motifs ethniques, affirmant qu'elle ne détenait que les partisans des forces rebelles tigréennes qui combattent le gouvernement fédéral depuis un an.
La libération des six employés onusiens intervient la veille du retour en Éthiopie de l'envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman, et du haut représentant de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Ils espèrent pouvoir relancer les pourparlers de paix et négocier un cessez-le-feu.