L'ex-président de la Cour d'appel du Sud-Ouest, Martin Mbeng, "a effectivement été libéré", a affirmé à l'AFP un responsable régional de l'armée, confirmant une information obtenue auprès d'un responsable d'ONG.
"Il y a eu une séance de débriefing avec lui" (l'ex-otage), a ajouté le responsable de l'armée, sans précision sur les conditions de cette libération.
Le gouvernement n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.
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M. Mbeng avait été enlevé dimanche dans le Sud-Ouest par des séparatistes présumés, selon Me Agbor Nkongho, défenseur des droits de l'homme et proche du magistrat.
"Martin Mbeng est entre les mains des partisans de la sécession", avait indiqué M. Nkongho.
Aucun groupe armé séparatiste n'a revendiqué le rapt de l'ancien magistrat jusqu'à sa libération.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest regroupent les habitants anglophones du Cameroun, soit 20% de la population. Elles sont secouées depuis plus d'un an par une profonde crise socio-politique, qui s'est peu à peu muée en un conflit armé de basse intensité.
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Les séparatistes, en lutte pour l'indépendance du Cameroun anglophone, ont demandé aux représentants de Yaoundé ainsi qu'aux forces de sécurité de quitter leur territoire, les qualifiant de "forces d'occupation".
Depuis trois mois, les groupes séparatistes armés y multiplient les actions violentes contre des symboles de l'Etat (attaques de gendarmerie, enlèvements de fonctionnaires, accrochages avec l'armée).
Outre M. Mbeng, qui avait pris sa retraite il y a un an selon M. Nkongho, un sous-préfet et un fonctionnaire ont été enlevés en février à Batibo, dans la région du Nord-Ouest.
Début avril, Yaoundé a indiqué avoir libéré "six conseillers municipaux" lors d'une opération militaire dans le Nord-Ouest, sans qu'il soit possible de déterminer quand ils avaient été enlevés.
Depuis fin 2017, les séparatistes anglophones ont tué 28 membres des forces de sécurité, selon une compilation de l'AFP établie sur la base des déclarations officielles. D'autres observateurs à Yaoundé évoquent un bilan plus élevé.
A mesure que la crise évolue, de nouveaux groupes séparatistes apparaissent, arborant sur les réseaux sociaux armes et drapeau de l'"Ambazonie", du nom de l'Etat qu'ils veulent créer.
Des élections - dont la présidentielle - sont prévues au Cameroun fin 2018.
Avec AFP