Les 43 adultes et 10 mineurs en détention préventive depuis au moins deux mois ont été relâchés contre la signature d'un acte d'engagement dans lequel ils promettent de "ne plus se réengager dans un mouvement insurrectionnel". Les dix mineurs ont été confiés à l'Unicef à Kananga pour être ensuite admis dans un centre de réinsertion.
"C'est un acte de bonne volonté des autorités dans le processus de recherche de la paix durable dans la province", a déclaré le vice-gouverneur de la province du Kasaï-Central, Justin Milonga.
"Nous appelons les autorités à libérer également (la dizaine) de personnes déjà condamnées" dans cette affaire, a déclaré à l'AFP Tridon Ntumba, président des organisations de défense des droits de l'homme au Kasaï-Central.
Depuis septembre 2016, le Kasaï-Central est le théâtre de violences à répétitions entre miliciens du chef Kamuina Nsapu, tué dans une opération de police le mois précédent après avoir contesté l'autorité du pouvoir central, à Kinshasa.
Après plusieurs années passées en Afrique du Sud, M. Nsapu, médecin âgé d'une trentaine d'années, était rentré en avril 2016 en RDC, où il avait lancé des appels à l'insurrection et à la "libération du Congo".
Selon l'ONU, 140 personnes au moins ont été tuées dans des affrontements entre les forces de l'ordre et ses partisans.
Une centaine de personnes ont été arrêtées, jugés ou condamnées depuis avril 2016.
La dernière vague de violence a eu lieu vendredi à Kananga lorsque les partisans de la milice protestaient contre l'arrivée du Premier ministre Samy Badibanga à Kananga et demandaient le départ du gouverneur de province Alex Kande. La visite du Premier ministre avait finalement été annulée.
L'accord politique signé entre la majorité et l'opposition sous l'égide de l'épiscopat de la RDC pour la cogestion du pays après le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila prône des mesures de décrispation politique au pays.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat s'est achevé le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. Il reste à la tête du pays en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle, finalement avalisée par l'opposition mais dont les modalités d'application peinent à être adoptées.
Samedi, ces négociations conduites par l'Église catholique ont été suspendues pour une semaine.
Avec AFP