Le tribunal de Kano les a laissé partir jeudi à la demande de l'accusation qui lui a affirmé dans un avis juridique du 24 juin "qu'il n'y avait pas de dossier sur lequel répondre car les suspects étaient tous innocents" et devaient être libérés, a expliqué le juge.
"Nous avons reçu le dossier de la police le 8 juin et à son examen le procureur général de Kano a évalué les faits", a-t-il ajouté.
Les cinq hommes qui ont plaidé non coupable étaient accusés, avec six autres suspects en fuite, d'avoir tué Bridget Abahime le 2 juin qu'ils accusaient d'avoir insulté le prophète de l'islam.
La victime appartenait à l'ethnie ibgo du sud-est du Nigeria et était mariée à un pasteur. Elle a été battue à mort et son meurtre avait provoqué l'indignation. Le président Muhammadu Buhari avait qualifié ce meurtre de "totalement condamnable".
Les violences à caractère religieux ne sont pas rares à Kano, la métropole du nord à majorité musulmane. En 1996, un commerçant, lui aussi un chrétien de l'ethnie igbo, avait été décapité par de jeunes musulmans qui l'accusaient d'avoir profané le Coran. Sa tête avait été exhibée dans la ville au bout d'une pique.