Ce journaliste, Alain Shungu, ses confrères Maixent Foukou de Digital radio télévision(drtv, chaîne locale privée proche du pouvoir) et Flavien Banzounzi (caméraman freelance) ont été gardés à vue par la police de Bétou (localité à 1.000 km au nord-est de Brazzaville) dans la nuit de samedi à dimanche, sans que le motif de leur arrestation ne leur soit signifié.
Ils s'étaient rendus à Bétou pour assurer la couverture médiatique des activités du Programme des Nations Unies pour la population pour la journée internationale des réfugiés le 20 juin.
Dimanche après-midi, le ministre congolais de la Communication Thierry Moungalla, évoquant un "malentendu levé", a annoncé que les journalistes étaient "en route pour Impfondo" (à 180 km de Bétou) où ils devaient "logiquement et librement prendre leur avion pour rentrer à Brazzaville".
Le directeur départemental de la police d'Impfondo "nous a dit que nous (étions) libres" et que "nous (pouvions) aller manger, boire ou dormir là où nous (voulions)", a confirmé Alain Shungu à l'AFP.
"Cependant nos passeports et ma caméra ont été confisqués". Les autorités ont promis de les restituer "au pied de l'avion qui doit nous ramener à Brazzaville", a-t-il précisé.
Pour les autorités locales et policières, "il n'est plus question de poursuivre [la] mission" à Bétou, a-t-il dit.
"Formellement personne n'a été arrêté et personne n'est en état d'arrestation", a déclaré le ministre de la Communication. Les autorités locales ont voulu vérifier les raisons de la présence de ces journalistes dans la Likouala, considérée comme "une région particulièrement sensible", parce que frontalière de la République centrafricaine, a-t-il expliqué.
Depuis 2010, plusieurs vagues de personnes fuyant des conflits en Centrafrique ou en RDC ont trouvé refuge à Bétou.
Ancien correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de la chaîne africaine 3A Télésud, Alain Shungu est également directeur d'Équateur services, chaîne de télévision privée proche du pouvoir de Brazzaville.
Le 23 mars, en marge de la présidentielle remportée par le président Denis Sassou Nguesso, deux journalistes de l'AFP et un journaliste du quotidien français Le Monde avaient été agressés par quatre hommes en civil s'étant présentés comme des policiers.
Avec AFP