Lors de la dispersion du rassemblement, les organisateurs avaient appelé à une nouvelle manifestation lundi, déplorant notamment de n'avoir pu remettre leur cahier de doléances à M. Weah ou à sa vice-présidente Jewel Howard-Taylor, ex-épouse de l'ancien chef de guerre et président Charles Taylor (1997-2003).
Une nouvelle version de ce texte "pour sauver l'Etat" a été lue dimanche lors d'une conférence de presse par l'un d'entre eux, un populaire animateur de radio, Henry Costa, virulent critique de George Weah.
"Nous attendons du gouvernement qu'il réponde à ces revendications dans un délai d'un mois, puis nous déciderons de la suite des opérations", a déclaré un des dirigeants du collectif, Darius Dillon.
Parmi ces revendications figure l'ouverture de poursuites pénales contre le ministre des Finances Samuel Tweah et le gouverneur de la Banque centrale du Liberia (CBL), Nathaniel Patray, pour une opération monétaire controversée lancée en 2018 et censée enrayer l'inflation.
Le "Conseil des patriotes" exige également l'annulation d'emprunts contestés destinés à la construction de routes et de ponts, ainsi qu'une déclaration publique du patrimoine du président et de son administration.
Par ailleurs, la police a annoncé avoir engagé des poursuites contre le député d'opposition Yekeh Kolubah, un des organisateurs de la manifestation du 7 juin, brièvement interpellé deux jours auparavant, et 20 de ses partisans.
Le député et six autres personnes sont poursuivis à la suite d'une plainte d'un homme qui l'accuse d'avoir ordonné à ses gardes du corps de le battre, a précisé la police dans un communiqué.
Les 14 autres prévenus sont des partisans de M. Kolubah qui s'étaient affrontés aux policiers le 5 juin pour protester contre son interpellation, selon la même source.
Le 7 juin, les manifestants ont réclamé des mesures pour résorber la crise économique, en particulier l'inflation galopante, un tribunal spécial pour juger les responsables de la guerre civile (1989-2003) et le renforcement de la lutte contre la corruption.
Elu successeur de la présidente Ellen Johnson Sirleaf (2006-2018) sur un programme de résorption de la pauvreté et de lutte contre la corruption, l'ex-star du PSG et du Milan AC s'est dit conscient des difficultés rencontrées par la population.
Il a annoncé le 29 mai le changement de la direction de la CBL et le prochain lancement d'un programme d'aide du Fonds monétaire international (FMI), synonyme de "sacrifices" mais censé stabiliser l'économie.
Avec AFP