Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé jeudi soir la création d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye. L’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU a donné lieu à un vote serré. Dix membres du Conseil ont voté pour ; la Chine, la Russie, l’Allemagne, le Brésil et l’Inde se sont abstenus. Personne n’a voté contre. Il suffit, pour qu’une résolution soit adoptée, d’avoir neuf votes pour sans veto.
La résolution préconise un cessez-le-feu immédiat, ainsi que la cessation absolue des combats. Elle autorise les pays membres à recourir à toutes mesures jugées nécessaires pour faire respecter l’interdiction de survols aériens, dans le but de protéger les populations civiles dans les zones menacées d’attaques, dont Benghazi. Il n’est toutefois pas question d’invasion terrestre, et l’occupation de forces étrangères est expressément exclue.
La nouvelle de l’adoption de cette résolution a été accueillie, dit-on, par des feux d’artifices et des coups de feu à Benghazi. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, venu spécialement à New York pour la circonstance, a indiqué que son pays se tient prêt à faire respecter la nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, aux côtés d’autres pays, notamment arabes.
Dans un message radio-télévisé diffusé avant le vote, le colonel Kadhafi a dit que son pays s’apprêtait à lancer une contre-offensive pour reprendre Benghazi aux rebelles. Il a proposé une amnistie à ceux qui déposeront les armes, tout en précisant qu’il n’y aura ni pitié, ni compassion pour les autres.
La représentante des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice, a indiqué qu’il s’agit d’envoyer un signal fort à Kadhafi et à son régime, que la violence doit prendre fin et que le peuple libyen doit être protégé et avoir l’occasion de s’exprimer librement.