Il s'agit de la journée la plus sanglante pour les forces du gouvernement d'union nationale (GNA) depuis le début le 12 mai de leur offensive pour reprendre la ville de Syrte (centre-nord) aux djihadistes.
Ailleurs dans le pays plongé dans la tourmente, 29 personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans l'explosion d'un dépôt d'armes dans une ville à l'est de la capitale Tripoli à la suite d'affrontements entre habitants armés et miliciens, selon des responsables.
Mardi à Syrte, à 450 km à l'est de la capitale Tripoli, de violents combats ont opposé les forces du GNA reconnu par la communauté internationale, aux djihadistes à Syrte qu'ils contrôlent depuis juin 2015, selon le commandement militaire.
"Nos forces avancent de toutes parts contre les positions des djihadistes, appuyées par l'artillerie lourde et l'armée de l'air", a-t-il ajouté.
Selon un nouveau bilan fourni de source médicale à Misrata, "il y a 34 morts et 100 blessés" parmi les forces progouvernementales à Syrte.
L'offensive a permis aux forces pro-GNA de reprendre plusieurs localités et positions occupées par l'EI sur leur chemin depuis la ville de Misrata, siège du commandement de l'opération militaire, jusqu'à Syrte où elles ont pu entrer le 9 juin avant d'y encercler les djihadistes dans une zone résidentielle de 5 km carrés.
Misrata est située à quelque 200 km à l'ouest de Syrte. Ce sont les puissantes milices de cette ville qui forment le noyau des forces pro-GNA impliquées dans l'offensive.
- 'Bataille décisive' -
Les loyalistes ont fait état de "dizaines de morts parmi les djihadistes". "Les (combattants) de Daech sont assiégés dans un secteur restreint de Syrte et nos forces ont déjoué toutes leurs tentatives" de desserrer l'étau, selon le commandement militaire.
Ce dernier a en outre annoncé sur sa page Facebook préparer une "bataille décisive" pour en finir avec l'EI à Syrte, sans fournir de détails.
Les forces pro-GNA ont été ralenties ces derniers jours dans leur progression à Syrte par les contre-offensives de l'EI. Dans la zone résidentielle où ils se barricadent, les djihadistes se cachent dans les maisons, ont des francs-tireurs sur les toits et ont recours aux kamikazes pour faire face à leurs adversaires.
Depuis le début de l'offensive, près de 200 membres des forces loyales au GNA ont été tués et des centaines blessés, selon des sources médicales. Le bilan global des pertes djihadistes n'est pas connu.
Outre les milices de Misrata, les mieux armées du pays avec des avions MiG et des hélicoptères d'attaque, plusieurs autres milices implantées dans l'ouest du pays participent à l'opération militaire, de même que des unités de l'armée et des Gardes des installations pétrolières.
Ces milices qui font la loi dans le pays sont principalement formées d'anciens rebelles ayant fait tomber le régime du dictateur Mouammar Kadhafi après huit mois de révolte en 2011.
- 29 morts dans un dépôt d'armes -
L'EI a profité du chaos qui a suivi cette révolte pour s'implanter dans le pays.
Dans la ville de Garaboulli, à 70 km à l'est de Tripoli, l'explosion d'un dépôt d'armes a coûté la vie à 29 personnes et blessé des dizaines, selon une source médicale.
"Des hommes armés parmi les habitants ont pris d'assaut un dépôt d'armes qui appartient à une milice de Misrata mais qui est active dans la région. Une grande explosion s'est produite. Les causes exactes ne sont pas connues mais il est probable que la milice à laquelle appartient le dépôt l'a piégé avant de partir", a indiqué un responsable de la sécurité.
Avant l'explosion, les habitants armés de la ville avaient attaqué des barrages de contrôle des miliciens de Misrata après que ceux-ci ont pillé un magasin de produits alimentaires. Des affrontements ont alors éclaté et ont duré toute la journée, a-t-il ajouté.
En soirée, les autorités locales ont appelé "au calme et à la retenue" et dénoncé les agissements de la milice.
La Libye, où l'accès aux armes est facile, est minée par les luttes de pouvoir, malgré l'installation depuis fin mars à Tripoli du GNA qui ne parvient néanmoins pas à étendre son autorité à l'ensemble du territoire.
Il n'y a pas de "grande stratégie" américaine pour intervenir en Libye, a reconnu mardi devant le Congrès américain le général pressenti pour prendre le commandement des forces américaines en Afrique, le général Thomas Waldhauser.
Avec AFP