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Cinq morts dans une attaque attribuée à l'EI dans le centre de la Libye


Ambulances et pompiers se rassemblent au siège de la compagnie pétrolière nationale après une attaque par des hommes armés à Tripoli, en Libye, le 10 septembre 2018. (AP Photo/Mohamed Ben Khalifa)
Ambulances et pompiers se rassemblent au siège de la compagnie pétrolière nationale après une attaque par des hommes armés à Tripoli, en Libye, le 10 septembre 2018. (AP Photo/Mohamed Ben Khalifa)

Au moins cinq personnes, dont trois civils, ont été tuées lundi et dix autres enlevées à al-Joufra, dans le centre de la Libye, lors d'une attaque attribuée au groupe Etat islamique (EI), a-t-on appris de sources locales et militaires.

La région d'al-Joufra est contrôlée depuis plus d'un an par les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est libyen qui dirige l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL).

Son porte-parole, le général Ahmed al-Mesmari a fait état à l'AFP de cinq morts, dont trois civils, un militaire blessé et "dix disparus, probablement enlevés".

Plus tôt, Abdellatif Jalala, membre du conseil municipal d'al-Joufra, a indiqué à l'AFP que trois jeunes civils et un policier ont été tués pendant cette attaque qui a eu lieu à l'aube dans le village d'al-Fuqaha, à plus de 800 km au sud de la capitale Tripoli.

M. Mesmari a précisé que des forces de l'ANL se sont dirigées vers la région après l'attaque, mais les membres de l'EI ont fui en direction du sud où ils ont tué un cinquième homme et blessé un autre, sur un barrage de sécurité.

Une autre source, Ismaïl al-Chérif, député d'al-Joufra, a fait état de cinq civils décapités par des membres de l'EI, qui ont mené l'attaque avec 25 véhicules, a-t-il indiqué à l'AFP.

Ils ont incendié les postes de police et les bâtiments publics d'al-Fuqaha, a-t-il précisé.

Selon MM. Jalala et Chérif, cette attaque aurait été menée en représailles à l'arrestation mi-octobre de membres présumés de l'EI dans ce village.

Cette région est régulièrement le théâtre d'attaques attribuées à des jihadistes. La dernière revendiquée par l'EI, en août 2017, a fait 11 morts, dont neuf membres de l'ANL.

Déchirée par des luttes de pouvoir et minée par une insécurité chronique, la Libye était devenue un repaire pour les jihadistes après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

L'EI avait profité du chaos pour s'implanter dans la ville de Syrte en juin 2015, mais les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU et basé à Tripoli, ont repris le contrôle de la cité en décembre 2016, après huit mois de combats meurtriers.

En avril 2018, le GNA avait lancé une opération militaire pour traquer les jihadistes de l'EI encore actifs dans l'ouest du pays, alors que l'armée américaine continuait à mener des frappes les visant, notamment au sud de Syrte.

Depuis, plusieurs jihadistes se sont repliés vers le désert, d'où ils tentent de se réorganiser.

Le 11 septembre, l'EI a revendiqué une attaque suicide commise contre le siège de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), au coeur de Tripoli, qui a fait deux morts et dix blessés.

Quatre mois plus tôt, il avait également revendiqué un attentat contre la Haute commission électorale à Tripoli, qui avait fait 14 morts.

Avec AFP

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