Depuis 2015, deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l'Est.
Une trêve est observée, bien que régulièrement violée, depuis le 12 janvier aux portes de la capitale libyenne entre les pro-GNA et les pro-Haftar qui ont lancé en avril 2019 une offensive pour s'emparer de Tripoli.
Ces dernières semaines, des efforts diplomatiques ont permis à l'ONU de lancer des discussions économiques et militaires entre les belligérants, et les Nations unies espèrent relancer un dialogue politique.
Plus de huit ans après la chute de Mouammar Kadhafi, qui a plongé la Libye dans le chaos, ces pourparlers politiques visent notamment à former un nouveau gouvernement unifié.
Entamé en 2017 et interrompu à plusieurs reprises, ce processus a été mis à mal en avril 2019.
Le dialogue politique doit inclure 13 représentants du parlement pro-Haftar, 13 représentants du Haut conseil d'Etat (équivalent d'un Sénat) et des personnalités invitées par l'émissaire de l'ONU, Ghassan Salamé.
Un porte-parole de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Jean El-Alam, a indiqué à l'AFP que les discussions politiques "ont démarré" à Genève mercredi, sans toutefois donner de détails sur les participants.
A Genève, Abdulhadi Lahweej, ministre des Affaires étrangères du gouvernement parallèle, a indiqué mercredi aux médias que la participation de son camp était "pour le moment suspendu" car l'ONU n'a pas approuvé la totalité de ses 13 représentants. Ce que le Parlement avait déjà annoncé mardi.
"Le dialogue politique a été interrompu simplement parce que la mission de l'ONU a tenté d'imposer des membres", a-t-il dit.
"Il n'y a pas de précondition. Ce que nous voulons, c'est que toutes les personnes présentes à la table des négociations soient représentatives du peuple libyen", a-t-il dit, soulignant que son camp était prêt à faire des "concessions" mais sans préciser lesquelles.
De son côté, le Haut conseil d'Etat a aussi indiqué mardi qu'il préférait attendre qu'un progrès soit réalisé dans les négociations militaires.