"Nous n'avons pas encore un accord à 100%, car il y a encore des difficultés pour la prise en charge des naufragés", a-t-il expliqué au cours d'un point de presse à l'issue d'une vidéoconférence avec les ministres des Affaires étrangères de l'UE.
"Mais la nouvelle opération, baptisée Irene, pourrait être lancée pour la fin du mois, si on montre un peu de bonne volonté", a-t-il assuré.
Irene doit succéder à Sophia, déclenchée en 2015 pour lutter contre les passeurs de migrants et le trafic d'armes en Libye et dont le mandat arrive à échéance le 31 mars.
La nouvelle opération aura un mandat différent. Il sera limité à la surveillance de l'embargo des Nations unies sur les armes et ses moyens navals et aériens interviendront dans des zones écartées des routes empruntées par les embarcations de migrants parties de Libye pour rejoindre l'Italie ou Malte.
Ce mandat aura une durée d'un an renouvelable et un point est prévu tous les quatre mois par les ministres pour examiner si cette opération militaire a un effet d’attraction pour les passeurs et si les bateaux engagés par les Etats membres doivent être repositionnés, a-t-on expliqué de source diplomatique
Le droit de la mer leur impose toutefois de porter secours aux naufragés. Mais l'Italie, qui commande actuellement Sophia, refuse de les laisser débarquer sur son territoire.
"L'Italie n'est pas disposée à permettre de débarquements dans ses ports", a averti le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio dans un compte-rendu de la réunion avec ses homologues posté sur son compte Facebook.
"Il ne s'agit pas de vouloir être gentil ou méchant. Il s'agit tout simplement de mesurer nos forces et de les mettre toutes à la disposition de nos concitoyens".
"L'Italie maintenant ne peut pas. L'Italie demande maintenant de l'aide et veut être aidée. Nous devons concentrer nos énergies sur l'endiguement du virus, sur l'aide à nos médecins et nos infirmiers qui sacrifient leurs propres vies pour celles des autres", a-t-il expliqué.
L'Italie est à ce jour le pays de l'UE le plus touché par la pandémie et déplorait lundi 5.476 morts.
"Une solution peut être trouvée dans les prochains jours", a estimé Josep Borrell. Les ministres allemand et luxembourgeois des Affaires étrangères, Heiko Maas et Jean Asselborn, se sont également déclarés confiants au cours de leurs points de presse.
"Il reste une semaine et, en cas d'accord, la décision peut être entérinée par les Etats membres grâce à une procédure écrite", a expliqué un diplomate.