Depuis la chute de Mouammar Kadhafi il y a plus de cinq ans, la Libye est livrée à des luttes opposant différentes régions et tribus du pays et fait face à la menace des jihadistes.
Sous l'égide de l'ONU et avec le soutien des Etats-Unis et des Européens, l'Accord politique libyen (APL) a été signé par des parties rivales le 15 décembre 2015 à Skhirat (Maroc).
Un gouvernement d'union nationale (GNA) a été mis en place pour une période de transition de deux ans, censée aboutir à des élections.
Mais le GNA, installé à Tripoli depuis mars, peine à imposer son autorité sur la totalité du territoire et reste impuissant face aux difficultés majeures que connaissent les Libyens dans leur vie quotidienne: pénurie de liquidité, hausse des prix, absence des services mais surtout insécurité.
Car le Parlement, bien qu'il soit lui aussi reconnu par la communauté internationale, ne lui donne pas sa confiance, refuse de le reconnaître et soutient un exécutif rival. Il siège à Tobrouk, dans l'est de la Libye.
En fait, avant de donner la confiance du Parlement au GNA, certains parlementaires veulent de nouvelles négociations pour trancher la question de la nomination du chef des forces armées.
- Risque de conflit majeur -
Il s'agit de députés partisans du maréchal controversé Khalifa Haftar, qui a le soutien du Parlement.
L'APL, selon lequel un gouvernement intérimaire (...) met en place un nouvel ordre politique en assimilant les milices, n'est plus applicable tel quel", estime l'International Crisis Group.
"Il est nécessaire de lancer de nouvelles négociations qui impliqueraient les principaux acteurs de la Sécurité (...) et de soutenir le GNA", ajoute le rapport de l'ICG.
Il met en garde contre un risque de conflit militaire majeur qui opposerait les forces du maréchal Haftar, qui se sont emparées ces derniers mois des principaux terminaux pétroliers dans l'est du pays, et les forces du GNA, sur le point de reprendre aux djihadistes la ville de Syrte (450 km à l'est de Tripoli).
Le rapport de l'ICG n'exclut pas que "les forces qui combattent actuellement à Syrte avec le soutien de milices de l'ouest, veuillent avancer vers l'est et affronter les forces de Haftar dans la zone du Croissant pétrolier". Ou alors, ce seraient "les forces du maréchal Haftar qui avanceraient vers l'ouest, en direction de Tripoli".
Selon le rapport de l'ICG, l'APL a davantage "reconfiguré les luttes internes libyennes plutôt que tenté de les résoudre".
"Les tentatives de mettre en oeuvre (l'accord) sans l'aval du Parlement et d'exclure (Khalifa) Haftar, doivent cesser. De même, (...) Haftar doit être amené à la table des négociations par ses partisans", estime l'International Crisis Group.
Il souligne de toute manière la nécessité que "les deux camps fassent des concessions, notamment en ce qui concerne la sécurité".
Avec AFP