"Oui, nous avons vu ces décès de cas de syndrome de Guillain-Barré, trois ont été signalés. Mais je voudrais inviter à la prudence" sur le lien avec Zika, a déclaré à Genève un porte-parole de l'OMS, Christian Lindmeier.
Le 5 février, la Colombie avait annoncé trois décès chez des patients souffrant du syndrome neurologique de Guillain-Barré et ayant contracté le virus qui sévit actuellement surtout en Amérique latine.
"Nous devrions vraiment être prudents à ne pas trop mélanger cela", a insisté M. Lindmeier, lors d'un point de presse.
Il a expliqué que c'est justement parce que le lien entre le virus Zika et le syndrome Guillain-Barré doit encore être prouvé par les experts que l'OMS a décidé la semaine dernière de déclarer l'épidémie "urgence de santé publique de portée internationale".
La Colombie est le deuxième pays, après le Brésil, le plus touché au monde par l'épidémie du virus Zika, transmis par des moustiques, et également soupçonné d'entraîner une grave malformation congénitale, la microcéphalie (réduction du périmètre crânien, néfaste au développement intellectuel).
Les autorités colombiennes ont décrété le premier niveau d'alerte, verte, afin que les hôpitaux se préparent à répondre à une expansion de la maladie, et ont recommandé aux femmes de reporter de six à huit mois leurs grossesses.
Presque 70 ans après la découverte du virus Zika chez un singe en Ouganda, il n'existe pas de vaccin, ni de traitement spécifique ou de test de diagnostic rapide contre le virus.
D'après l'OMS, des vaccins sont actuellement à l'étude dans au moins 12 laboratoires et agences nationales de recherche de par le monde. "Tous sont aux premiers stades de recherche" et leur commercialisation pourrait prendre "quelques années".
Dans un communiqué publié lundi, l'OMS a indiqué avoir lancé un appel, le 5 février, auprès des laboratoires potentiellement intéressés pour qu'ils présentent leurs produits - vaccins, produits thérapeutiques et test de diagnostiques.
L'OMS explique aussi considérer le développement de thérapies prophylactiques et "la dissémination contrôlée de moustiques génétiquement modifiés".
L'OMS préconise de se protéger des piqûres mais ne parle pas de restrictions aux voyages vers les pays affectés.
Avec AFP