L'exécutif britannique veut conserver la fluidité des échanges commerciaux grâce à la mise en place d'un "ensemble de règles communes", permettre au secteur des services de diverger par rapport aux normes européennes, et mettre fin à la libre circulation des personnes.
Il défend également un proche partenariat avec l'UE sur les questions de sécurité.
"C'est une vision qui respecte le résultat du référendum (de juin 2016) et offre un Brexit fondé sur des principes et des aspects opérationnels", doit affirmer le ministre du Brexit, Dominic Raab, lors de la présentation du Livre Blanc devant le parlement, selon des extraits de son discours transmis à l'avance.
Une vision forgée au contact des réalités économiques que vit le pays depuis deux ans, avec un ralentissement des investissements, de la croissance et désormais les menaces de délocalisation brandies par plusieurs grands groupes européen.
Mais ce projet, un premier temps approuvé par l'ensemble du gouvernement, a provoqué une crise majeure en début de semaine avec les démissions du ministre du Brexit David Davis et des Affaires étrangères Boris Johnson, qui continuent eux de prôner une rupture nette avec l'UE.
- 'Esprit d'amitié' -
Leur départ a ravivé les critiques des députés eurosceptiques conservateurs qui ont accusé Mme May de trahir l'esprit du Brexit en voulant rester arrimé étroitement à l'UE, et fait tanguer l'autorité de la dirigeante.
Mais Theresa May a balayé l'hypothèse d'une démission. Lundi, elle a fait face à l'ensemble des députés de son parti pour défendre sa proposition, martelant que son plan permettrait d'obtenir le meilleur accord pour le pays.
Plusieurs députés conservateurs prévoient cependant de contrecarrer son projet en introduisant des amendements à un projet de loi sur le commerce qui sera débattu la semaine prochaine à la Chambre des Communes.
Ces amendements visent seulement "à aider le gouvernement à tenir ses promesses antérieures", a affirmé à l'AFP le député Jacob Rees Mogg, farouche partisan d'un Brexit sans concession.
L'accueil qui sera réservé par Bruxelles à cette proposition reste une autre interrogation. Les dirigeants européens ont mis en garde à maintes reprises le gouvernement britannique sur l'impossibilité de limiter le libre-échange aux marchandises, sans inclure les personnes ou les services.
Mme May a tenté de tâter le terrain avec, entre autres, le président du Conseil européen Donald Tusk et la chancelière allemande Angela Merkel, avec lesquels elle s'est entretenue ces derniers jours, et qui attendent désormais de connaitre les détails.
"C'est une bonne chose d'avoir des propositions sur la table", a dit Mme Merkel, venue à Londres mardi pour participer au sommet des Balkans. "Nous sommes impatients d'en discuter (...) dans un esprit d'amitié et (avec) le souhait d'avoir de bonnes relations à l'avenir", a-t-elle ajouté.
Londres aura peu de temps pour défendre son plan: les négociateurs sont censés parvenir à un accord d'ici octobre, pour permettre aux parlements européens et britannique de le ratifier avant la concrétisation du Brexit, prévue le 29 mars 2019.
En cas d'échec des négociations, une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord exposerait les deux parties à des perturbations majeures, particulièrement en ce qui concerne les échanges commerciaux.
Avec AFP