"Une enquête pour meurtre a été lancée suite aux résultats de l'autopsie", a annoncé Scotland Yard dans un communiqué. A ce stade, elle a précisé qu'elle ne faisait "pas de lien" avec l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal.
Selon les premiers examens post mortem, Nikolaï Glouchkov est décédé à la suite d'une "compression au niveau du cou" mais la police précise que les circonstances de la mort restent "inexpliquées".
Contactée par l'AFP, l'avocate de la veuve de M. Glouchkov, Elena Tsirlina, s'est refusée à tout commentaire.
Vendredi, Moscou a lui aussi annoncé l'ouverture d'une enquête "pour le meurtre du citoyen de la Fédération de Russie Nikolaï Glouchkov", et s'est dit prêt à travailler avec les autorités britanniques.
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Mercredi, l'ambassade russe à Londres avait regretté le manque de "transparence" sur l'enquête et avait formulé "une demande officielle" pour obtenir "toutes les informations en possession de la partie britannique concernant ce citoyen russe".
A Londres, c'est la police antiterroriste qui s'est saisie de l'enquête, "par précaution et à cause des relations qu'avait cet homme", a expliqué Scotland Yard.
Condamné par contumace
Âgé de 68 ans, Nikolaï Glouchkov était un cadre dirigeant de la compagnie aérienne russe Aeroflot dans les années 1990. Il avait reçu l'asile politique au Royaume-Uni en 2010.
En mars 2017, il avait été condamné à huit ans de prison par contumace par la justice russe, qui avait ordonné le versement à la compagnie aérienne de 20 millions de dollars saisis à la fin des années 1990 sur des comptes en Suisse.
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Les poursuites pour détournement de fonds au détriment d'Aeroflot avaient été lancées en 1999, au moment où Glouchkov faisait partie des partenaires de Boris Berezovski.
Ce dernier, un ex-oligarque russe devenu opposant au Kremlin, avait été retrouvé pendu dans sa résidence près de Londres en mars 2013. M. Glouchkov avait mis en doute la thèse du suicide.
Le décès de Nikolaï Glouchkov est survenu en pleine escalade des tensions entre Moscou et Londres et ses alliés après l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal, 66 ans, et de sa fille Ioulia, 33 ans, sur le sol britannique, toujours hospitalisés dans un état critique. La Première ministre Theresa May, soutenue par ses alliés européens et Washington, a déclaré la Russie "coupable" de cet empoisonnement et annoncé des sanctions, ce à quoi le Kremlin a promis de réagir.
'Choquant et impardonnable'
Vendredi, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a assuré que Londres en voulait au "Kremlin de Poutine" et non à la Russie.
"Nous pensons qu'il est extrêmement probable qu'il s'agisse de sa décision d'ordonner l'utilisation d'un agent neurotoxique dans les rues du Royaume-Uni", a-t-il déclaré lors d'une visite à Uxbridge, dans l'ouest de Londres.
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Une accusation qui a immédiatement fait réagir Moscou. "Toute mention ou référence à notre président n'est rien d'autre que choquant et impardonnable en termes d'étiquette diplomatique", a rétorqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Selon lui, Moscou s'apprête à annoncer, "d'une minute à l'autre", des mesures de représailles après que Londres a renvoyé 23 diplomates russes et décidé un gel des contacts bilatéraux avec la Russie.
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a confirmé que Moscou expulserait de son territoire des diplomates britanniques "sur un principe d'égalité".
Avec AFP