Le quartier général de la force militaire multinationale chargée de combattre le groupe islamiste nigérian Boko Haram coûtera quelque 30 millions de dollars durant les 12 prochains mois, a déclaré mercredi un responsable régional, demandant un soutien financier.
Longtemps attendue, la Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF), dont le quartier général est basé dans la capitale tchadienne N'Djamena, doit compter 8.700 militaires, policiers et civils, fournis par le Nigeria et quatre pays voisins, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin. Elle sera commandée par un haut gradé nigérian.
"Le montant total nécessaire pour mettre en place et faire fonctionner le quartier général de la MNJTF pour les 12 prochains mois est d'environ 30 millions de dollars", a déclaré Sanusi Imran Abdullahi, chef de la Commission du Bassin du lac Tchad, organisation qui regroupe le Nigeria et ses voisins.
"Les pays contributeurs de troupes sont responsables de l'équipement et du ravitaillement de leurs troupes", a-t-il ajouté.
Cette déclaration intervient alors que les ministres de la Défense et les chefs militaires du Nigeria, du Tchad, du Niger, du Cameroun et du Bénin se sont retrouvés mardi à Abuja, la capitale fédérale nigériane, pour travailler sur leur plan de lutte contre Boko Haram.
Le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari doit retrouver jeudi les chefs d'État de ces pays pour un sommet à Abuja consacré à ce dossier.
M. Buhari, général à la retraite qui a pris ses fonctions le 29 mai, s'est engagé à vaincre l'insurrection de Boko Haram qui a fait plus de 15.000 morts depuis 2009.
Les violences ont principalement touché le nord-est du Nigeria, mais ont gagné les zones frontalières du Tchad, du Cameroun et du Niger.
La force régionale anti-Boko Haram devait initialement être opérationnelle à partir de novembre 2014.
Depuis février, face à l'expansion des insurgés, les armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun ont déjà engagé une offensive contre Boko Haram, qui a subi une série de revers.
Mais le groupe armé reste une menace: depuis fin mai, il a multiplié ses attaques dans le nord-est du pays, faisant au moins 109 victimes.
Source: AFP