"Nous avons une approche extrêmement prudente car la situation me préoccupe sur le plan politique", a expliqué le président lors d'une conférence de presse commune avec son homologue nigérien Mohamed Bazoum à l'Elysée.
"Au vu de l'expérience des 10 derniers mois, j'ai plutôt de la défiance", a-t-il dit à propos des autorités à la tête d'un pays qui était jusqu'ici central dans la structuration de la lutte antijihadiste pilotée par la France au Sahel.
Paris a repris la semaine dernière avec le Mali la coopération militaire qu'il avait interrompue suite à l'arrestation du président et du Premier ministre par l'homme fort du pays, le général Goïta.
"Ayant eu les garanties de la part de la transition malienne, nous avons repris des opérations conjointes", a ajouté le président renvoyant la responsabilité à l'Union africaine et à la communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) "de s'assurer que la transition respecte bien tous les principes qui ont été fixés".
Lors de son investiture en tant que nouveau président de transition, le 7 juin, le colonel Goïta, qui avait déjà renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Kaïta, avait réitéré son engagement à organiser des élections en févier 2022.
Cet engagement avait été mis en doute lorsqu'il avait fait arrêter en mai le président et le Premier ministre de transition, suite à la formation d'un gouvernement dont certaines figures du putsch d'août 2020 avaient été écartées de portefeuilles stratégiques.
"Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu'ils ont des déboires sur le front (...), que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d'Etat", a estimé pour sa part Mohamed Bazoum.
"Qui va faire la guerre à leur place ?", a-t-il ajouté. "Ce serait facile si chaque fois qu'une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir !", a-t-il ironisé. "Ce ne sont pas des choses acceptables".