"Je souhaite que la francophonie vive davantage en Tunisie", a déclaré le chef de l'Etat en s'exprimant devant le Parlement tunisien. Avec comme objectif de "doubler le nombre d'apprenants en français en deux ans", d'ici au sommet de la francophonie que la Tunisie doit accueillir en 2020.
Au début de la deuxième journée de sa visite d'Etat, Emmanuel Macron a inauguré l'Alliance française de l'Ariana, un quartier résidentiel de Tunis. Cinq autres Alliances françaises, des institutions privées dédiées au rayonnement de la langue, doivent ouvrir cette année dans le reste du pays, notamment à Gabès (sud) et Kairouan (centre).
"Depuis 1948, il n'y avait plus d'Alliance française" en Tunisie, a rappelé le président. La décision d'en rouvrir a été prise par "des Tunisiens", qui ont monté et financé les projets, avec l'appui de l'ambassade et de l'Institut français.
Cela "correspond à une forte demande de la population pour la culture française" mais aussi "de parents de jeunes enfants qui veulent qu'ils deviennent vraiment bilingues", a expliqué la directrice de l'Alliance de l'Ariana, Meriem Abdelmalek.
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"Même s'il y a eu une politique d'arabisation, les dirigeants tunisiens comme marocains se sont rendus compte que le bilinguisme arabe-français était une immense chance dans un monde globalisé", a estimé la romancière Leïla Slimani, présente à Tunis comme représentante personnelle d'Emmanuel Macron pour la francophonie.
"L'enjeu c'est de lutter contre la monoculture (...) Il y a un grand poète marocain qui dit qu'avoir une seule langue, c'est comme de vivre dans une maison avec une seule fenêtre et de regarder continuellement le même paysage".
La francophonie est "en recul dans le sud" de la Tunisie, en raison notamment de l'affaiblissement de l'enseignement de la langue, a précisé le ministre tunisien de l'Enseignement supérieur Slim Khalbous. La France va participer à un programme pour améliorer la formation des professeurs de français.
Avec AFP