Pendant deux heures, plus de 3.000 soldats, policiers et gendarmes ont défilé dans les rues du centre de la capitale Antananarivo devant M. Rajoelina et quelque 200 privilégiés, ministres, diplomates ou chefs traditionnels.
En tenue blanche d'inspiration très... coloniale, le chef de l'Etat a bouleversé les habitudes en passant ses troupes en revue, non pas à bord d'un véhicule militaire mais de la voiture officielle du premier président de la Grande Ile, un rutilant cabriolet Cadillac des années 1960.
Après la parade militaire, des jeunes ont reconstitué l'histoire de la colonisation française de 1896 à 1960.
"Le feu du patriotisme en chacun de nous donne de la chaleur à tous les Malgaches", s'est amusé Andry Rajoelina en référence au froid - tout relatif - qui enveloppait "Tana" en ce début d'hiver austral.
Dans son discours, il a appelé ses compatriotes à l'union "pour donner un réel développement à notre chère patrie" qui, avec neuf habitants sur dix vivant avec moins de 2 dollars par jour, reste l'un des plus pauvres de la planète.
"On va vaincre la division, les épidémies et surtout la pauvreté", a insisté le chef de l'Etat, promoteur d'une tisane controversée contre le Covid-19 dont aucune étude n'a confirmé les prétendues vertus thérapeutiques.
Son appel à l'union n'a pas été entendu par ses deux prédécesseurs, Marc Ravalomanana (2002-2009) et Hery Rajaonarimampianina (2014-2018), qui ont boudé les cérémonies.
Interdits de rassemblement, les habitants du centre de la capitale, dûment vidée de ses milliers de vendeurs informels, ont dû se contenter de suivre le défilé à la télévision et... par intermittence, en raison de nombreuses coupures de retransmission.