"On a un bilan assez lourd: 11 morts et une trentaine de blessés du côté de l'armée, et une centaine de morts, 150 pour être précis, du côté des dahalos (voleurs des zébus)", a déclaré à l'AFP le chef d'état-major de l'armée malgache, le général Beni Xavier Rasolofonirina.
"Dans un contexte où la gendarmerie n'a pas pu assurer ses fonctions en matière de sécurité intérieure", l'armée a lancé une "opération de pacification", baptisée Fahalemana (paix en malgache), a expliqué le général.
"L'opération a duré presque cinq mois dans 11 des 22 régions de Madagascar" et mobilisé 1.300 hommes, a-t-il ajouté.
Plusieurs membres de la société civile malgache ont dénoncé des exactions commises par les militaires durant ces opérations.
En novembre, le ministère de la Défense avait d'ailleurs reconnu des "bavures" de la part de militaires.
"Nous laissons à la gendarmerie le soin de faire les enquêtes s'il y a des plaintes, et si elles sont fondées, c'est au tribunal de prononcer les sanctions", a estimé le général Rasolofonirina.
Le vol de bétail à Madagascar, à l'origine une tradition culturelle au cours de laquelle les jeunes hommes prouvaient leur virilité, tourne depuis plusieurs années au conflit sanglant sur cette île de l'océan Indien.
La pauvreté, l'instabilité politique de 2009 à 2014 sur la Grande Ile et l'affaiblissement de l'Etat expliquent cette escalade, selon des sources concordantes.
En 2012, année marquée par la traque du chef des dahalos Remenabila, de son vrai nom Arthur Rabefihavanana, mort en 2013, une centaine de dahalos avaient été tués par les forces de l'ordre et des villageois.
Avec AFP