Plusieurs milliers de ses partisans se sont succédé tout au long de la journée sur l'emblématique place du 13 mai, au coeur de la capitale, pour y honorer les victimes des affrontements violents d'il y a deux jours, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Sur fond de chants religieux, ils ont défilé dans le calme devant les cercueils des deux personnes tuées par les forces de l'ordre et ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes.
Les principaux chefs de l'opposition, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, se sont mêlés à la foule.
Samedi, une marche d'un millier de partisans de l'opposition sur la place du 13 mai, interdite par les autorités, avait dégénéré en bataille de rues avec les forces de l'ordre.
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Selon un bilan provisoire de source hospitalière, ces violences ont fait 2 morts et 16 blessés dans les rangs des manifestants.
Les organisateurs de la marche, qui accusent les forces de l'ordre d'avoir ouvert le feu à balles réelles sur leurs troupes, évoquent elles un bilan de 5 morts.
Malgré l'interdiction des autorités, ils ont annoncé vouloir se rassembler lundi matin place du 13 mai en mémoire des victimes.
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Dimanche déjà, une centaine d'opposants s'y étaient rassemblés, après le départ des forces de l'ordre.
A sept mois du premier tour des élections générales, les adversaires du gouvernement du président Hery Rajaonarimampianina l'accusent de vouloir les faire taire. Ils dénoncent notamment l'adoption récente de nouvelles lois électorales qui, selon eux, visent à favoriser le pouvoir.
De retour d'un séjour hors de la Grande île, le chef de l'Etat a en réponse dénoncé dimanche soir un "coup d'Etat".
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Lors d'une allocution à la télévision et sur les réseaux sociaux, il a appelé "tous les Malgaches au calme" et mis en garde "les fauteurs de trouble et ceux qui incitent à la haine et aux affrontements, en quête d'un bain de sang ou de pertes en vies humaines".
Elu en 2013, le président Rajaonarimampianina n'a pas encore annoncé s'il allait briguer un second mandat.
En revanche, deux anciens chefs de l'Etat ont déjà laissé entendre qu'ils se présenteraient : Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014.
Tous les deux avaient été interdits de candidature en 2013.
M. Ravalomanana a été renversé en 2009 après une mutinerie de l'armée qui avait permis à M. Rajoelina, alors maire de la capitale, de devenir président non élu d'une transition jusqu'en 2014.
M. Rajoelina doit prendre la parole lundi devant la presse.
Avec AFP