"Conformément à la Constitution du Malawi, la Commission déclare que la Lazarus Chakwera... est dûment élu président de la République du Malawi". C’est par ces mots que le juge Chifundo Kachale, président de la la commission électorale du Malawi (MEC), a mis fin au suspense qui a saisi ce pays d'Afrique australe depuis le scrutin de mardi.
Ainsi l’opposant Lazarus Chakwera a battu le président sortant Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014.
Selon la MEC, M. Chakwera, candidat du Parti congressiste du Malawi (MCP), a remporté 58,75% des suffrages exprimés, avec au total 2 604 043 votes.
Le président sortant, candidat de l'alliance entre le Parti progressiste démocratique et le Front démocratique uni (DPP-UDF), a recueilli 38% des suffrages exprimés, avec en tout 1 751 877 voix.
Un troisième candidat, Peter Kuwani, a recueilli 32 456 voix. Il se présentait sous la bannière du Mouvement Mbakuwaku pour la démocratie.
"La commission a enfin achevé le décompte des votes... et un vainqueur a été déclaré", a annoncé dès l’entame le président de la MEC, dans une déclaration diffusée en direct sur le réseau social Facebook.
Les décomptes officiels montrent que le président Mutharika a perdu la plupart des grands centres urbains, à l'exception de la ville de Blantyre, capitale économique.
M. Chakwera, 65 ans, est un pasteur de mouvance évangélique. Il était le président des Assemblées de Dieu du Malawi jusqu'en 2013, date à laquelle il a embrassé pleinement la politique.
Le président Mutharika, 79 ans, est un juriste de formation, il est le jeune frère de l’ancien président Bingu wa Mutharika, élu en 2004 et mort au pouvoir en 2012.
Les deux hommes s'étaient déjà affrontés l'année dernière, mais les résultats de cette élection ont été annulés par les tribunaux en raison de graves fraudes.
Quelques heures auparavant, le président Mutharika avait appelé à l'unité et au calme, tout en dénonçant des fraudes. Il a demandé à ses concitoyens de respecter le nouveau président.
Depuis son indépendance en 1964, le Malawi a eu cinq presidents, dont Joyce Banda, unique femme à occuper la présidence.