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Séoul et Washington vont reprendre leurs manœuvres militaires


Exercice militaire entre la Corée du Sud et les États-Unis au nord de Séoul, le 25 mars 2015.
Exercice militaire entre la Corée du Sud et les États-Unis au nord de Séoul, le 25 mars 2015.

La Corée du Sud et les Etats-Unis ont annoncé que leurs exercices militaires conjoints annuels, reportés pour cause de jeux Olympiques d'hiver au Sud, reprendraient à une échelle semblable à celle du passé malgré le dégel diplomatique avec Pyongyang.

Ces manoeuvres à grande échelle impliquent le déploiement de dizaines de milliers de troupes au sol et ne manquent jamais de provoquer des tensions sur la péninsule. La Corée du Nord dotée de l'arme nucléaire les considère comme la répétition générale de l'invasion de son territoire.

Des discussions sont en cours en vue d'un sommet entre les deux Corées, qui serait suivi par un face-à-face entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Les spéculations allaient bon train sur la possibilité d'exercices limités cette année pour éviter de faire échouer les pourparlers.

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Les manoeuvres dites Key Resolve et Foal Eagle, qui se tiennent chaque printemps, avaient été repoussées pour éviter qu'elles ne coïncident avec les JO de Pyeongchang. Les Jeux paralympiques se sont achevés dimanche.

Mais le coup d'envoi des exercices sera donné le 1er avril et ils seront "similaires" en taille à celles des années précédentes, ont dit Séoul et Washington.

"Le commandement de l'ONU a notifié aujourd'hui l'armée nord-coréenne du calendrier et de la nature défensive des exercices annuels", a déclaré une porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.

"Nos exercices combinés sont à orientation défensive et il n'y a aucune raison pour que la Corée du Nord les considère comme une provocation", a renchéri le Pentagone dans un communiqué.

JO catalyseurs

Un haut responsable sud-coréen qui a fait le voyage de Pyongyang en début de mois avait fait savoir que Kim Jong Un "comprenait" cette décision prise par Washington et Séoul.

Une telle prise de position tranche singulièrement avec les dénonciations passées des exercices par la Corée du Nord.

Pyongyang a souvent réagi en menant ses propres opérations militaires. En 2017, le Nord avait tiré quatre missiles balistiques près du Japon.

Foal Eagle est un exercice de terrain qui rassemble environ 11.500 soldats américains et 290.000 militaires sud-coréens.

Key Resolve est un exercice de commandement à base de simulations sur ordinateur.

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Environ 30.000 soldats américains sont déployés en permanence en Corée du Sud, héritage de la guerre de Corée (1950-53) qui s'est achevée sur un armistice et non un traité de paix.

Après deux années d'escalade, les Jeux olympiques ont été le catalyseur d'un rapprochement soudain et extrêmement rapide. Celui-ci a débouché sur l'annonce des deux sommets par Séoul, qui est à la manoeuvre diplomatique dans cette affaire et fait office d'intermédiaire entre Washington et Séoul.

Silence nord-coréen

Donald Trump a créé la surprise en acceptant un sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui se tiendrait avant la fin mai.

Pyongyang n'a cependant pas confirmé avoir proposé une telle rencontre historique. Son silence sur le sujet suscite quelques préoccupations à Washington comme à Séoul.

D'après la délégation sud-coréenne qui s'est rendue à Pyongyang, le dirigeant nord-coréen a aussi proposé d'envisager un abandon de ses programmes nucléaire et balistique en échange de garanties américaines sur la sécurité. Le Nord se serait aussi dit prêt à suspendre ses tests nucléaires et balistiques durant le dialogue.

Selon, Kim Byung-yeon, spécialiste de l'économie nord-coréenne à l'Université nationale de Séoul, c'est l'accumulation des sanctions internationales qui pousse le Nord à négocier.

"Avec les dégâts économiques infligés par les sanctions sans cesse croissantes (...), le Nord semble avoir décidé de discuter pour limiter la frustration potentielle de la population", a-t-il dit. "Je crois que Pyongyang fera davantage preuve de sincérité dans les négociations à venir qu'auparavant".

Le sommet Nord-Sud, prévu le mois prochain dans le village frontalier de Panmunjom, où fut signé l'armistice, sera le troisième du genre entre deux pays qui sont toujours techniquement en guerre.

S'il se concrétise, il sera l'occasion de tester la disposition de M. Kim à engager la dénucléarisation réclamée par Washington, souligne Cheong Seong-chang, analyste à l'Institut Sejong. "La communauté internationale aura là, sa première opportunité de jauger les intentions de M. Kim quant à son arsenal balistique et nucléaire avant un sommet Kim/Trump", dit-il.

Avec AFP

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