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Seize soldats maliens tués dans deux attaques imputées aux jihadistes


L'armée a indiqué dans son communiqué avoir "neutralisé" 37 "terroristes".
L'armée a indiqué dans son communiqué avoir "neutralisé" 37 "terroristes".

Seize soldats maliens ont été tués lundi dans le centre et l'est du pays dans deux attaques distinctes imputées aux jihadistes, dont une a été revendiquée par l'organisation Etat islamique, selon un nouveau bilan de l'armée publié dans la nuit de mardi à mercredi.

Un précédent bilan faisait état de quatre soldats maliens tués au total à Tessit (est) et Boni (centre). L'armée a indiqué tard mardi soir dans son communiqué avoir "neutralisé" 37 "terroristes".

L'organisation Etat islamique a assuré pour sa part avoir tué et blessé des dizaines de soldats au cours de l'attaque de Tessit, dans un communiqué publié par son agence Amaq et authentifié par l'organisme spécialisé américain SITE.

L'Etat islamique y utilise une nouvelle dénomination de "province du Sahel" de l'EI, dans laquelle il place le Mali. L'organisation Etat islamique inscrivait jusqu'alors le Mali, le Burkina Faso et l'est du Niger dans sa "province d'Afrique de l'Ouest", commente SITE.

Le Mali est pris dans la tourmente sécuritaire et politique depuis 2012. La propagation jihadiste, partie du nord, s'est étendue au centre et au Burkina Faso et au Niger voisins.

Cherchant à imposer leur emprise et attaquant les représentations de l'Etat central ou de la présence étrangère, les groupes armés affiliés à l'Etat islamique ou à Al-Qaïda ont fait des centaines de morts dans les rangs de l'armée malienne depuis 10 ans.

Les violences intercommunautaires et les actes crapuleux se sont conjugués aux combats pour faire des milliers de morts, civils et militaires, et des centaines de milliers de déplacés.

La junte au pouvoir depuis le coup d'Etat militaire d'août 2020 assurent avoir redressé la situation face aux jihadistes, décrits comme étant "en débandade" dans le communiqué de la nuit.

Cependant, c'est la deuxième fois en quelques semaines que le bilan humain est lourd pour l'armée malienne. Vingt-sept soldats ont été tués le 4 mars dans l'attaque de leur camp à Mondoro (centre), selon l'armée malienne. Il s'agissait de l'opération la plus meurtrière rapportée contre les forces maliennes depuis plusieurs mois. L'armée avait revendiqué l'élimination de 70 ennemis.

Départ des Français

Les chiffres fournis par tous les camps sont quasiment invérifiables faute d'accès au terrain ou de sources indépendantes pouvant s'exprimer.

A Tessit, à quelques dizaines de kilomètres des frontières avec le Burkina Faso et le Niger dans la zone dite des trois frontières, c'est un poste de l'armée qui a été attaqué lundi. A Boni, une patrouille est tombée dans une embuscade, selon l'armée.

Les hostilités ont fait 18 blessés dans ses rangs et des dégâts matériels, a-t-elle dit. Les Forces armées "maintiennent leur dynamique offensive de recherche et de destruction des terroristes et leurs sanctuaires", en application du plan Maliko lancé en décembre, ajoute l'armée, en assurant avoir depuis tué des dizaines de jihadistes.

L'organisation Etat islamique a, quant à elle, assuré avoir pris le contrôle total du camp de Tessit avant de l'incendier et d'en partir avec sept véhicules et quantités de munitions.

Ces hostilités surviennent en pleine reconfiguration militaire. Au cours des derniers mois sont arrivés au Mali de nombreux renforts présentés par les autorités maliennes comme des instructeurs russes et par les Occidentaux comme des mercenaires. La France et ses alliés européens au sein du regroupement de forces spéciales Takuba viennent, eux, d'annoncer leur retrait militaire du Mali.

Deux tiers du territoire malien échappent au contrôle de l'Etat. La propagation jihadiste commence à toucher plus au sud, la Côte d'Ivoire ou le Bénin par exemple, menaçant de gagner le golfe de Guinée. Au Burkina, 24 soldats ont été tués dimanche par l'explosion d'un engin explosif improvisé d'une part, et une attaque d'autre part dans l'est du pays.

L'insécurité contribue à l'instabilité politique. Après le Mali à deux reprises depuis août 2020, le Burkina Faso a été le théâtre d'un putsch militaire en janvier.

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