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580 personnes tuées dans le centre du Mali depuis janvier


Des militaires et une auto-blindée déployés après une attaque-kamikaze dans la région de Gao, dans le centre-nord du Mali, 1er juillet 2018. (VOA/ Sidi Elhabib Maiga)
Des militaires et une auto-blindée déployés après une attaque-kamikaze dans la région de Gao, dans le centre-nord du Mali, 1er juillet 2018. (VOA/ Sidi Elhabib Maiga)

Les violences au centre du Mali, en proie à des attaques jihadistes, des conflits inter-communautaires et des abus commis par des forces de sécurité, ont entrainé la mort de 580 personnes depuis janvier, a indiqué vendredi l'ONU.

Dans un communiqué, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, appelle les autorités maliennes à ouvrir rapidement "des enquêtes approfondies, impartiales et indépendantes" sur ces violences.

"Le cercle vicieux des attaques de représailles entre les milices Dogon et Peul, couplé aux violations et abus commis par les Forces de défense et de sécurité maliennes et les groupes armés, a créé une situation d'insécurité chronique pour la population civile, qui ne peut pas compter sur la protection des forces maliennes", a déclaré Mme Bachelet, dans le communiqué.

"Les gens ont besoin de justice, de recours et de réparations", a-t-elle ajouté, appelant à mettre fin à l'impunité.

Le centre du Mali est l'épicentre des violences auxquelles est en proie le pays.

Selon l'ONU, les violents conflits entre les communautés Peul et Dogon ont augmenté ces derniers mois.

Du 1er janvier au 21 juin, la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation au Mali (Minusma) a documenté 83 incidents de violences inter-communautaires dans la région de Mopti (centre).

Les milices appartenant à la communauté peule ont été responsables d'au moins 71 de ces incidents violents, entraînant la mort de 210 personnes, tandis que celles issues de la communauté Dogon ont perpétré 12 attaques, faisant au moins 82 morts.

Des individus ont été également été enlevés, contraints de rejoindre des milices communautaires ou déplacés.

Le Haut-Commissariat relève que ces attaques inter-communautaires ont également été alimentées et instrumentalisées par Al-Qaïda au Maghreb islamique, l'Etat islamique dans le Grand Sahara, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans et autres groupes armés similaires ou affiliés.

Ces groupes ont été responsables de 67 morts depuis le début dans l'année dans la région de Mopti, selon la Minusma.

Des membres des Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) envoyés dans la région pour lutter contre la violence communautaire et des groupes armés ont eux-mêmes été impliqués dans des violations des droits humains, ciblant principalement selon l'ONU des membres de la communauté peule.

A ce stade de l'année, la Minusma a recensé 230 exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires attribuées à des membres des FDSM dans les régions centrales de Mopti et Ségou.

47 de ces morts, survenues en mars 2020, sont attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes "agissant probablement sous le commandement de la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel)", relève le communiqué.

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