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6 Dogons tués après 160 Peuls, l'ONU appelle au calme


Dialogue entre Dogons et Peuls. Photo: VOA-Bambara, le 28 février 2018
Dialogue entre Dogons et Peuls. Photo: VOA-Bambara, le 28 février 2018

Six habitants de villages dogons du centre du Mali ont été tués lors d'attaques distinctes, a-t-on appris mardi auprès d'élus locaux, d'une source de sécurité et de la Mission de l'ONU (Minusma).

Ces dernières attaques font suite à la tuerie commise dans la même région samedi par des chasseurs présumés dogons, dans laquelle quelque 160 habitants du village peul d'Ogassogou avaient péri.

"Cette spirale de la violence doit cesser immédiatement" a affirmé la Minusma dans un communiqué, réagissant à cet enchaînement d'attaques.

Depuis l'apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé des "groupes d'autodéfense".

"Le village dogon de Ouadou a été attaqué par des hommes armés. Des maisons ont été incendiées, le bilan provisoire est de quatre morts. Dans un autre village du cercle de Bankass, deux femmes ont également été tuées", a déclaré à l'AFP Oumar Diallo, conseiller municipal dans ce secteur près de la frontière avec le Burkina Faso.

Une source sécuritaire malienne, a confirmé l'attaque du village de Ouadou qui a causé "la mort de quatre personnes, dont une fille".

La Minusma a précisé que l'attaque de Ouadou s'était produite dans la nuit de lundi à mardi. "Plusieurs maisons ont été brûlées, du bétail a été volé. Un bilan préliminaire fait état de quatre personnes tuées, dont une jeune fille. Les habitants se sont réfugiés dans les villages avoisinants", selon le communiqué.

"Aujourd'hui [mardi] également dans le hameau Dogon de Kere Kere, dans le cercle de Bankass, au moins deux femmes auraient été tuées, une autre blessée", a ajouté la Minusma.

"Les violences répétées commises dans le centre du Mali sont extrêmement graves", a déclaré le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le texte.

"Il est primordial que ceux qui ont participé ou contribué à ces exactions fassent l'objet d'une enquête et de poursuites. Cette spirale de la violence doit cesser immédiatement", a-t-il affirmé.

"Des équipes des droits de l'Homme enquêtent actuellement et soutiennent les autorités locales compétentes pour que ces crimes ne restent pas impunis", a souligné la Minusma.

La tuerie d'Ogassogou est l'attaque la plus meurtrière au Mali depuis la fin des principaux combats de l'opération lancée en 2013, à l'initiative de la France, pour chasser les groupes djihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du pays.

Avec AFP

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