"L'accord pour la paix et la réconciliation, et la prolongation du mandat de la Minusma (Mission de l'ONU au Mali, jusqu'au 30 juin 2016, NDLR) sont autant de signes encourageants" pour la stabilité du pays, a déclaré Suliman Baldo, expert indépendant sur la situation des droits de l'Homme au Mali, dans un communiqué reçu mardi par l'AFP.
Selon ce texte diffusé par la Minusma, M. Baldo a bouclé lundi une visite de dix jours dans le pays, sa cinquième depuis sa prise de fonction en août 2013.
"J'appelle les diverses parties à saisir cette opportunité pour établir une paix durable, dans le respect des droits de chacun", a-t-il dit, estimant qu'en dépit des "évolutions positives" notées, "de nombreux défis demeurent pour obtenir le plein respect des droits de l'Homme".
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les groupes jihadistes y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit.
Parmi les défis à surmonter, M. Baldo a cité "les récentes violations de l'accord de paix et de cessez-le-feu par les mouvements politico-militaires signataires de l'accord", "les attaques terroristes (...) en hausse dans le Nord et s'étendant progressivement vers le centre et le sud du pays", "le trafic international de drogue, les crimes économiques transnationaux et les réseaux de trafic locaux".
L'expert de l'ONU a estimé que le Mali a fait des efforts "pour améliorer la protection des droits fondamentaux de ses citoyens mais a regretté "la lenteur de procédures mises en place pour traiter des crimes de guerre, violations et abus des droits de l'Homme perpétrés dans le nord du pays depuis 2012 et dans le contexte de la lutte contre le terrorisme international".
Suliman Baldo, qui a rencontré plusieurs autorités maliennes, des responsables de la société civile et de groupes armés signataires de l'accord de paix, doit présenter les résultats de sa mission au Conseil des droits de l'Homme en mars 2016, d'après le communiqué.
Avec AFP