L'organisation djihadiste Aqmi a revendiqué samedi l'attaque de la veille contre l'ONU à Tombouctou, dans le nord du Mali.
Lancée tôt vendredi matin par des jihadistes présumés, cette attaque a visé "La Palmeraie", un ancien hôtel situé dans le secteur sud de la ville, entre l'aéroport et le quartier administratif, où la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a installé une base de policiers nigérians.
Elle a coûté la vile à un militaire malien, le commandant du GTIA Alfarouk Karim Niang, ainsi qu'à au moins quatre assaillants, selon les autorités maliennes.
Le ministre malien de la Défense Tièman Hubert Coulibaly avait fait état vendredi d'"une demi-douzaine" de "terroristes" impliqués dans l'attaque, ajoutant que "leur nombre exact sera précisé" ultérieurement.
"Trois ont été neutralisés, un s'est fait exploser", avait-il dit lors d'une rencontre avec la presse à Bamako, sans se prononcer sur d'éventuels survivants.
Dans un communiqué diffusé samedi par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'attaque de Tombouctou, affirmant qu'elle a été menée par trois jihadistes, tous tués, et soutenant qu'elle a laissé "plusieurs soldats" morts "et d'autres blessés", sans préciser de nombre.
De même source, les trois hommes ayant mené l'assaut appartiennent à "l'unité combattante d'Al-Quds, qui dépend de la région du Sahara".
Vendredi, explique-t-elle, "le vaillant martyr connu sous le nom du Kandahari, de la tribu arabe des Awlad Idriss, a réussi à entrer dans le camp (de l'ONU) et fait exploser son véhicule. Il a été suivi par les cavaliers Abdallahi et Moustapha qui sont tous des Ansari", terme qui désigne dans la terminologie jihadiste des combattants autochtones.
Leurs nationalités n'ont pas été précisées.
Deux suspects relâchés
Dans la journée de vendredi, "deux personnes soupçonnées d'être des jihadistes ont été arrêtées non loin du lieu de l'attaque" à laquelle elles pourraient avoir participé, avait indiqué le même jour à l'AFP une source à l'état-major de l'armée à Tombouctou.
Samedi, une source à la gendarmerie de Tombouctou a a affirmé à l'AFP que "les personnes arrêtées vendredi parce que soupçonnées d'être des terroristes ou leurs complices ont été libérées faute de preuves", sans préciser de nombre ni fournir plus de détails.
Selon des sources militaires, le calme régnait samedi à Tombouctou, où le ministre Tièman Hubert Coulibaly s'est rendu pour les obsèques du militaire tué dans l'attaque, le commandant Karim Niang.
"Toute la nuit, nous avons organisé des patrouilles dans (différents) secteurs", a dit une des sources militaires.
D'après l'entourage du ministre, M. Coulibaly doit rencontrer des responsables du gouvernorat de Tombouctou pour évoquer le renforcement du dispositif sécuritaire dans la ville.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés par l'intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France et qui se poursuit depuis.
Les jihadistes restent toutefois actifs dans cette vaste région où des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Avec AFP